JO de Paris : un procès d’ampleur pour travail dissimulé en 2026

Le parquet de Bobigny a renvoyé 24 prévenus devant le tribunal, dans l’affaire des travailleurs sans papiers sur les chantiers des JO de Paris. Ce procès d’ampleur démarrera début 2026 et prendra deux semaines. Avant cela, une longue procédure prud’homale impliquant des victimes connaîtra son verdict.
Les Jeux olympiques de Paris sont-ils ceux de tous les problèmes ? Alors qu’un rapport pointe l’usage abusif de la vidéosurveillance pendant cet événement et que certains travailleurs réclament toujours leur paie, un procès aura bientôt lieu pour travail dissimulé. En effet, le parquet de Bobigny a annoncé le renvoi de 24 prévenus devant le tribunal, dans le cadre de l’affaire des travailleurs sans papiers sur les chantiers des JO de Paris 2024.
Travail dissimulé pendant la construction des infrastructures des JO de Paris 2024
Selon une information de L’Equipe, confirmée par le ministère public, l’audience devrait se tenir sur deux semaines début 2026. Ces 24 prévenus, dont trois sociétés, sont poursuivis pour divers motifs. Quatre d’entre eux sont accusés de « recours aux services d’une personne exerçant un travail dissimulé commis à l’égard de plusieurs personnes » et de « recours aux services d’un étranger non autorisé à travailler ».
Des saisies immobilières et de comptes bancaires
Les autres comparaîtront pour « exécution en bande organisée d’un travail dissimulé » et « emploi en bande organisée d’étrangers non munis d’une autorisation de travail salarié ». De nombreuses saisies, immobilières et de comptes bancaires, ont déjà été réalisées au cours de l’enquête démarrée en 2022.
Un signalement initial de la CGT sur les chantiers des JO de Paris 2024
Cette procédure judiciaire a été déclenchée après la découverte de travailleurs sans-papiers sur les sites de chantiers des Jeux Olympiques de Paris 2024. Plus précisément, elle fait suite au signalement de la CGT, relayé ensuite par un service de contrôle de la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS). Le syndicat des salariés avait expliqué à l’époque que les géants du bâtiment externalisaient toute leur main-d’œuvre de premier niveau. Cette manœuvre aurait ouvert la porte aux entreprises qui exploitent les sans-papiers.
Une procédure prud’homale en cours
Parallèlement à ce procès d’ampleur prévu début 2026, certains travailleurs victimes sont engagés dans une longue procédure prud’homale, qui devrait connaître son épilogue cette fin d’année. Ce dossier concerne huit sous-traitants du secteur du BTP et trois géants de la construction ( Eiffage, Spie batignolles et GCC), mis en cause devant les prud’hommes pour avoir dissimulé le travail de sans-papiers sur les chantiers des JO de Paris. Ils sont aussi accusés de s’être dérobés de leur responsabilité dans la sous-traitance sur ces sites.
La Solideo s’occupe de l’héritage des JO de Paris 2024
Contactée par l’AFP pour l’entendre sur ces dossiers, la Solideo, l’entreprise en charge de la construction des ouvrages olympiques, n’a pas donné suite. La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) est un établissement français public créé par la loi du 28 février 2017 avec la mission de livrer les ouvrages et les opérations d’aménagement nécessaires à l’organisation et au déroulement des Jeux parisien. Elle se distingue du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJO) par le fait que les infrastructures dont elle s’occupe demeurent au-delà des Jeux. La Solideo entretient donc ce qui constitue le volet « héritage » de cette manifestation sportive.