Droits de douanes : l’arme fatale de Donald Trump

Alors que les pays dans son viseur continue de se plaindre, Donald Trump affirme qu’il n’a pas l’intention d’assouplir les droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Cette mesure, qui touche notamment le Canada et la Chine, est censée protéger l’industrie sidérurgique américaine, confrontée à une baisse de la production et une forte concurrence en provenance d’Asie.
Si Donald Trump a l’habitude de revenir sur ses décisions, il y en a qu’il compte bel et bien maintenir. Il s’agit des droits de douanes de 25% sur l’acier et l’aluminium importés aux États-Unis. Le dirigeant républicain l’a fait savoir aux journalistes dans la nuit du dimanche 16 à lundi 17 mars à bord de l’avion présidentiel Air Force One.
Donald Trump n’a aucune intention d’assouplir les droits de douane
A la question de savoir s’il comptait assouplir ces droits de douane ou accorder des exemptions, Donald Trump a répondu : « Non, je n’ai aucune intention de faire cela ». Cette hausse des tarifs douaniers a été annoncée en février dernier. En vigueur depuis le mercredi 12 mars, elle vise à protéger l’industrie sidérurgique américaine, confrontée à une baisse de la production et à une concurrence vive, notamment de la part des pays d’Asie.
La moitié de l’acier et de l’aluminium américain importée
Les États-Unis importent environ la moitié de l’acier et de l’aluminium utilisés par ses industries, dont l’automobile, l’aviation, la construction et l’alimentation ( pour des produits de consommation comme les conserves). Ses principaux fournisseurs sont le Canada, la Chine, l’Union européenne, le Japon ou encore l’Australie. Ces pays sont d’ailleurs les plus touchés par les nouveaux droits de douanes. Mais les velléités commerciales de Donald Trump ne se limitent pas qu’à la sidérurgie.
Canada, Mexique et Chine sont les principales cibles de Donald Trump
En effet, Washington avait déjà annoncé une série de droits de douanes contre ses partenaires commerciaux pour diverse raisons. Pour le Canada et le Mexique, Trump les accuse d’inefficacité dans leur réponse à l’immigration illégale et aux flux de fentanyl. Pour la Chine, pays contre lequel il mène une guerre commerciale depuis son premier mandat (2016-2020), il pointe un important excédent commercial avec les États-Unis pour les biens. Avec l’Union européenne, le président américain évoque aussi une balance commerciale défavorable pour l’Amérique.
Donald Trump est prêt à aller jusqu’au bout du bras de fer
Donald Trump a toutefois gelé la plupart de ces mesures, sans doute par crainte de déstabiliser les marchés financiers et de provoquer une récession dans la première économie mondiale. Toutefois, le locataire de la Maison blanche pourrait les appliquer en avril face aux contre-mesures annoncées par les États visés. Il a parlé de réciprocité à partir du 2 avril, une façon de dire à ses partenaires qu’il poussera le bouchon toujours plus loin qu’eux. « Le 2 avril est un jour libérateur pour notre pays », a-t-il lancé, en affirmant que « des milliards de dollars sont déjà arrivés » dans les caisses de son pays avec les premiers droits de douanes.
Une riposte de la part des autres pays
Le Canada a appliqué des droits de douanes de 25% sur des produits américains depuis le 13 mars 2025. Ottawa précise que ces tarifs resteront en vigueur jusqu’à ce que les États-Unis retirent les leurs. Mais il a demandé l’ouverture de consultations avec Washington au titre du règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La Chine a également instauré des hausses sur des produits agricoles provenant d’États américains. De son côté, l’Union européenne appliquera des droits de douanes dès le 1er avril, sur des produits emblématiques venant des États-Unis comme les motos Harley-Davidson. Œil pour œil, dent pour dent, dira-t-on.