Défense : Macron veut puiser dans l’épargne des Français

Pour financer les dépenses militaires et contribuer à l’effort de guerre en Ukraine, Emmanuel Macron propose de puiser dans l’épargne des Français. L’exécutif pourrait flécher les livrets A et LDDS, mais cette idée ne plait pas à tous les contribuables. Il réfléchit donc aussi à un produit dédié qui ferait appel au patriotisme.
Dans la nuit du lundi au mardi, Donald Trump a annoncé le gel de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, trois jours après avoir humilié Volodymir Zelensky dans le Bureau ovale. Cette décision met dans l’embarras l’Europe, qui doit désormais financer seule le soutien à Kiev. C’est dans ce contexte géopolitique que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté ce mardi un plan de 800 milliards d’euros pour réarmer le vieux continent et aider l’Ukraine.
Macron annonce une hausse des dépenses militaires
En France, le gouvernement réfléchit également à des mécanismes pour financer les dépenses militaires et appuyer Kiev. Il doit d’autant trouver des sources de financement que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé une hausse des dépenses militaires de 2 à 5% du PIB. Ce qui représente 90 milliards d’euros supplémentaires. C’est un effort colossal au regard des investissements de l’État ces dernières années.
Les livrets d’épargne règlementée dans la ligne de mire de l’exécutif
Emmanuel Macron a évoqué l’idée de ponctionner l’épargne des Français pour financer l’armée nationale et l’effort de guerre en Ukraine. Et c’est du côté des livrets d’épargne règlementée que l’exécutif pourrait aller puiser son financement. Plus précisément le livret A et le LDDS, les deux produits les plus populaires. L’encours de ces fonds s’élève à 603,1 milliards d’euros. Une somme assez conséquente pour couvrir la hausse des dépenses militaires de la France.
De la nécessité de proposer une contribution volontaire
Mais faudra-t-il rendre la contribution volontaire ou obligatoire ? Si certains Français sont d’accord pour qu’on utilise leur épargne afin de financer les dépenses militaires face aux tensions géopolitiques, d’autres estiment qu’il est hors de question de contribuer à une guerre ailleurs dans le monde. Conscient que certains pacifistes s’opposeraient à une ponction systématique sur leur épargne, le gouvernement planche sur un emprunt obligataire et surtout une contribution volontaire. Dans le dernier cas, il ferait appel au patriotisme des Français.
Un nouveau produit d’épargne mettra du temps à être opérationnel
L’exécutif pourrait également mettre en place un produit dédié pour faciliter le volontariat. Le problème avec ce livret spécifique, c’est qu’il n’existe pas et qu’il faudra du temps pour le mettre en place. En effet il faudra d’abord qu’il passe par le Parlement, où le Sénat l’avait déjà proposé en 2023. Ensuite, il faudra que les banques fassent du marketing et du packaging, puis qu’elles collectent suffisamment d’argent. D’ici là, un évènement peut survenir et entraîner la France dans un conflit de haute intensité.
Il faudra des produits d’épargne très attractifs
S’il devait y avoir un livret A, celui-ci devra impérativement offrir un rendement très attractif, supérieur aux produits règlementés actuels. Il le faudra pour convaincre les épargnants de basculer une partie de leurs avoirs dessus. Car c’est bien beau de soutenir une cause nationale ou noble à l’étranger, mais c’est encore mieux d’en tirer un bénéfice, surtout que le danger n’est pas immédiat. Ce n’est pas comme si la guerre était vraiment aux portes de la France et même de l’Europe…