Ceraweek : la grande messe des énergies fossiles à Houston
Ceraweek, un important rendez-vous professionnel réunissant les acteurs des énergies fossiles, a lieu depuis lundi à Houston, au Texas. Lors de la première journée, le lundi 10 mars, le ministre de l’Énergie américain a dit qu’il était temps de redonner la priorité à la production d’énergies fossiles plutôt qu’à la lutte contre le réchauffement climatique. Une déclaration dans la droite ligne de la politique de Donald Trump, qui demande aux majors de forer comme des dingues.
La Ceraweek by S&P Global, une importante conférence sur l’énergie se tient en ce moment à Houston, au Texas, et ce jusqu’à ce vendredi. Tous les majors du pétrole et du gaz sont réunis à cet rendez-vous professionnel, tout comme le secrétaire à l’Énergie américain. Au cours de son intervention lundi, Chris Wright a déclaré qu’il était temps de redonner la priorité à la production d’énergies fossiles plutôt qu’à la lutte contre le réchauffement climatique auquel il ne croit pas, à l’instar de son chef Donald Trump.
Pour Trump, le réchauffement climatique est une arnaque
Pendant sa campagne présidentielle largement financée par les compagnies pétrolières et gazières, Trump a appelé ces dernières à forer au maximum lorsqu’il accédera au pouvoir. Le nouveau président américain estime que le réchauffement climatique est une vaste arnaque qui nuit à l’économie des États-Unis. Il a également promis de relancer le gaz et le pétrole de schiste, dont l’extraction est considéré par les défenseurs de l’environnement comme problématique pour la planète.
Trump a déjà pris des mesures favorables à l’extraction des énergies fossiles
Au cours de son intervention lundi au Ceraweek, Chris Wright a aussi évoqué l’abandon de certaines normes qui handicapent l’exploitation des énergies fossiles. Il souhaite voir détricotés tous les textes réglementaires mis en place par l’administration Biden. Mais Trump en a déjà beaucoup fait. Dès sa prise de fonction, le 20 janvier 2025, le nouveau locataire de la Maison blanche a notamment signé un décret intitulé « Unleashing American Energy » (Libérer l’énergie américaine), destiné à donner le ton de son second mandat. Ce décret contient des mesures favorables à l’extraction des énergies fossiles, ainsi que d’autres décisions visant à limiter ou annuler des contraintes environnementales.
Un méga projet de pipeline du cercle polaire arctique à la côte sud de l’Alaska
Chris Wright a en outre loué les efforts du président américain pour promouvoir le gaz naturel liquéfié (GNL). Le secrétaire américain à l’Énergie a vanté le projet de 44 milliards de dollars d’un pipeline de 1 300 kilomètres devant transporter le gaz naturel du cercle polaire arctique jusqu’à la côte sud de l’Alaska, pour sa liquéfaction et son exportation. Il y a aussi le projet de l’opérateur Venture Global, qui a annoncé vendredi dernier l’extension du terminal GNL (gaz naturel liquéfié) de Plaquemines, en Louisiane (sud).
De la nécessité d’inscrire les mesures pro énergies fossiles dans la loi pour le long terme
Si les discours des responsables de l’administration Trump vont dans le sens des intérêts des compagnies, celles-ci souhaitent tout même qu’ils s’accompagnent de garanties sur le long terme. Le patron de Chevron, Mike Wirth, a dit craindre le passage « d’un extrême à l’autre » en termes de politique aux États-Unis. Il estime que ce n’est pas l’idéal « face aux longs cycles d’une industrie » dans laquelle les investissements se font pour des décennies. Il appelle donc le président à faire entrer certaines de ses décisions « dans la loi afin d’éviter le risque que le balancier reparte dans l’autre direction en cas de gouvernement ayant une autre approche ».
Trump doit sortir de sa campagne pour diriger enfin
Mark Brownstein, vice-président du Fonds pour la défense de l’environnement, est d’accord avec Mike Wirth. Il note que le secteur pétrolier et gazier « nécessite beaucoup de capital » et que « pour investir à une telle échelle, ils (les acteurs) ont besoin de certitudes et de constance ». Malheureusement, dit-il, Donald Trump change très facilement de posture et souvent ne se rappelle plus ce qu’il a dit. « À un moment donné, le gouvernement devra cesser d’être en campagne et montrer qu’il gouverne », a conseillé M. Brownstein.