IA : l’AFP a une solution pour protéger les photos

Pour lutter contre l’intelligence artificielle et la prolifération des images truquées, l’Agence France-Presse (AFP) met en avant une solution innovante qui trace l’origine des photos. Cette technologie permet de garantir l’authenticité d’une image, depuis sa prise par un appareil jusqu’à sa diffusion sur Internet. Elle a été testée avec succès lors de la dernière élection présidentielle américaine.

Si elle est une invention géniale qui transforme plusieurs secteurs d’activités, l’intelligence artificielle générative pose aussi de nombreux problèmes. Depuis sa démocratisation avec ChatGPT en 2022, cette technologie a permis de simplifier la désinformation. Aujourd’hui, il suffit de quelques clics sur l’un des modèles d’IA générative pour produire des photos et vidéos truquées.

L’AFP se braque contre l’intelligence artificielle

Dans le secteur du journalisme, cette prolifération des fausses images est problématique quand on veut donner les vraies informations aux lecteurs. Pour lutter contre ce fléau de notre époque hyper-connectée, l’Agence France-Presse (AFP), l’un des plus gros pourvoyeurs de l’information à travers le monde, a récemment adopté une solution innovante qui retrace l’origine des photographies publiées sur Internet.

Une technologie basée sur le standard C2PA

Selon l’AFP, cette technologie testée avec succès lors de la dernière élection présidentielle américaine permet de garantir l’authenticité des contenus visuels, photos comme vidéos, de leur capture par un appareil jusqu’à leur diffusion sur le Web. Elle repose notamment sur le standard C2PA, une norme technique open source déjà adoptée par les géants du numérique comme Microsoft, Google et OpenAI (concepteur du fameux ChatGPT).

Tous les fabricants d’appareils photo intéressés par la solution de l’AFP

L’AFP a testé le système en utilisant un appareil photo Nikon prototype qui intégrait directement une signature numérique sécurisée dès la prise de vue. Selon l’agence, tous les fabricants d’objectifs ont prévu d’intégrer cette fonctionnalité cette année. Outre cette signature, la technologie employée par l’AFP s’appuie sur un processus rigoureux de stockage et de traitement des données.

La technologie de l’AFP s’applique aux photos comme aux vidéos

En effet, chaque photo originale est conservée sur un serveur sécurisé où elle est dupliquée. Ce qui permet son utilisation selon les règles éditoriales de l’AFP, tout en maintenant un lien permanent avec le fichier source. Cette traçabilité est renforcée par l’usage d’un filigrane invisible développé par IMATAG. Ce marquage indélébile est appliqué avant la diffusion de l’image. Il intègre une empreinte digitale unique qui relie la photo éditée à son fichier original. Ce processus s’applique aussi aux contenus vidéo.

Un filigrane pour retrouver le fichier original stocké sur un serveur sécurisé

L’AFP précise que la vérification de la provenance d’une image peut se faire via le plugin WeVerify, co-développé par ses équipes. Ainsi, les fact-checkeurs, chercheurs en sources ouvertes (OSINT) et même le grand public peuvent désormais authentifier une photo en décodant le filigrane pour retrouver le fichier original stocké sur le serveur sécurisé. Un peu comme quand on examine le négatif d’une photo argentique. Cette traçabilité totale pourrait bien révolutionner les pratiques du photojournalisme et renforcer sa crédibilité.