François Bayrou : que proposera-t-il au niveau de la fiscalité ?

François Bayrou : que proposera-t-il au niveau de la fiscalité ?

Nommé Premier ministre vendredi dernier, François Bayrou va avoir la lourde tâche de redresser les finances publiques. Avant que la censure du gouvernement Barnier n’interrompt les discussions budgétaires au Parlement, son parti, le MoDem, avait défendu plusieurs modifications du projet de loi de finances 2025, au nom de la justice sociale et fiscale.

François Bayrou a été nommé Premier ministre, le vendredi 13 décembre, par Emmanuel Macron. Alors que le déficit public a atteint un niveau record, le nouveau locataire de Matignon aura la lourde tâche de redresser les finances publiques. Il devra s’appuyer sur le projet de loi de finances 2025, dont les discussions ont été interrompues par la censure du gouvernement Barnier.

François Bayrou soutient un relèvement du taux de la flat tax

Les députés du MoDem, le parti fondé par François Bayrou, ont défendu toutes les mesures introduites par amendement dans ce texte. Prônant la justice sociale et fiscale, ils ont par exemple soutenu, avec leurs collègues de la gauche, l’imposition minimale de 20 % des plus hauts revenus, contre la position des macronistes. Ils ont également défendu un amendement pour faire passer le taux de la flat tax de 30 à 33 %.

Le MoDem avait défendu l’instauration d’une taxation sur les superdividendes des multinationales

Le Nouveau Front Populaire souhaitait mettre fin à cet impôt sur les revenus de l’épargne pour les Français modestes, au nom de cette même justice sociale. Avec le NFP et le RN, le MoDem avait en outre jugé utile l’instauration d’une taxation sur les superdividendes des multinationales. La taxe s’élèverait à hauteur de 5 % des revenus des grandes entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Le nouveau Premier ministre se positionne même à contre-courant du parti présidentiel

Ainsi, François Bayrou soutient globalement des mesures fiscales situées au-delà des limites de Michel Barnier quand il occupait Matignon. Il se positionne même à contre-courant du parti présidentiel Renaissance, à qui il doit presque tous ses élus à l’Assemblée nationale. Conscient de ce fait, le nouveau Premier ministre a appelé le socle commun à discuter pour trouver une ligne fiscale satisfaisante pour tous.

François Bayrou mène des tractations pour former un nouveau gouvernement

« On doit rechercher la justice fiscale, parce que la justice est un élément essentiel de l’acceptation de l’impôt par les citoyens », a-t-il expliqué sur BFMTV, en précisant qu’il ne faut « pas bloquer l’économie » pour autant. François Bayrou reçoit actuellement les partis politiques, les uns après les autres, pour former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais. Après cela, les débats budgétaires devraient reprendre. Mais un nouveau projet de loi de finances pourrait aussi atterrir sur la table des députés en début d’année 2025.

Moody’s ne croit pas que François Bayrou fera mieux que Michel Barnier

Selon les analystes, François Bayrou ne pourra pas mener un bouleversement de la fiscalité à Matignon. Maintenant qu’il est aux affaires, il ne prendra pas le risque d’aller trop à contre-courant des macronistes. Son objectif premier est de faire durer son gouvernement, alors que celui de son prédécesseur a tenu à peine trois mois. Pour l’heure, les agences de notation ne croient pas que le nouveau chef de l’exécutif fera mieux que Michel Barnier. Moody’s, notamment, a décidé d’abaisser la note de la France sans attendre le traditionnel bulletin de note semestriel.