Donald Trump veut taper fort en matière de droits de douane
Lors de la campagne présidentielle, Donald Trump a promis qu’il augmenterait les droits de douane une fois réélu. Il veut en particulier faire payer le prix fort à la Chine, qui vendrait « des millions et des millions » de produits aux États-Unis sans rien acheter en retour. Mais l’Europe pourrait également subir de plein fouet le protectionnisme du dirigeant américain.
« America first ! ». Donald Trump ne cesse de répéter cette phrase comme un mantra. Le prochain président des Etats Unis dit vouloir redonner à l’Amérique sa grandeur (« Make America Great Again »). Pendant la campagne présidentielle, il a promis de « faire payer le prix fort » à la Chine et aux pays de l’UE, qui « vendent des millions et des millions de voitures aux États-Unis », sans acheter les véhicules et les produits agricoles américains.
Donald Trump veut taxer fortement les importations en provenance de Chine
Donald Trump, qui se fait appeler « Tariff Man » (« tariff » signifie « droit de douane » en anglais) souhaiterait imposer un droit de douane général de 10 % à 20 % sur les produits importés, de 60 % sur les importations en provenance de Chine et de 200 % sur les véhicules fabriqués au Mexique. Pour justifier l’introduction de ces mesures, il a invoqué les arguments de sécurité nationale et d’antidumping.
Une forte intensité commerciale entre l’Europe et les Etats Unis
Avec un droit de douane de 10 % sur tous les produits exportés vers les États-Unis, l’Union européenne (UE) pourrait être fortement touchée à cause de l’importance des relations commerciales avec le pays de l’Oncle Sam. En 2023, 20 % des exportations du Vieux continent étaient destinées aux États-Unis, pour 13% au Royaume-Uni et 9% à la Chine.
La France devrait moins souffrir de la politique tarifaire de Donald Trump que l’Allemagne
Parmi les pays européens qui seront les plus affectés par le protectionnisme de Donald Trump, figure l’Allemagne, qui a exporté 157,7 milliards d’euros de marchandises vers les États-Unis l’année dernière. L’Italie et l’Irlande, dont les exportations ont atteint respectivement 67,3 milliards d’euros et 51,6 milliards d’euros en 2023, devraient également en souffrir. La France, elle, sera relativement épargnée puisqu’elle n’a exporté que pour 43,9 milliards d’euros. Idem pour les Pays-Bas (40,5 milliards), la Belgique (31,3 milliards) et l’Espagne (18,9 milliards).
Donald Trump pourrait isoler les Etats Unis du reste du monde
Au niveau des produits, les droits de douanes américains devraient concerner en particulier les produits pharmaceutiques et chimiques, les véhicules à moteur, l’aluminium, l’acier, le papier, les machines et le whisky. Si elle nuira aux industries européennes dans l’ensemble, la vision très étroite de l’économie de M. Tarif Man pourrait aussi avoir un effet boomerang. En effet, va certainement isoler les Etats Unis du reste du monde et sonner la fin de l’hégémonie du dollar.
Bruxelles étudie toutes les options qui s’offrent à lui
L’Amérique se tirera une balle dans le pied, en se coupant du seul allié économiquement puissant qu’elle possède, à savoir l’Europe. Pendant ce temps, la Chine, la Russie et les pays émergents ne se priveront pas de cette occasion pour affirmer leur leadership dans le monde. En Europe, Bruxelles étudie toutes les options à sa portée pour faire face à un éventuel droit de douane. Il pourrait adopter des mesures de rétorsion, comme l’interdiction des pays européens d’acheter de l’armement américain. Il a aussi le choix de taper dur sur les géants américains de la tech, tels Google, Amazon et X.
Les dirigeants de l’UE doivent avoir de la volonté
L’Europe peut en outre réduire les implantations de grands groupes américains comme McDo, Coca et Tesla. Par ailleurs, elle a la possibilité de se passer du roi dollar dans les échanges commerciaux. Il faut juste que les dirigeants européens aient la volonté pour le faire et que les citoyens suivent. Mais avouons que ce ne sera pas facile avec l’influence culturelle américaine. Pour ce qui concerne les entreprises européennes, elles pourraient délocaliser leurs investissements et leur production afin d’éviter des coûts commerciaux plus élevés.