Changement climatique : la Barbade appelle à taxer les énergies fossiles

Changement climatique : la Barbade appelle à taxer les énergies fossiles
Photo de Tom Jur sur Unsplash

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a proposé mardi, à la tribune de la COP29 à Bakou (Azerbaïdjan), de taxer les énergies fossiles, mais aussi le transport maritime et l’aviation, afin de lutter contre le changement climatique dans les pays en développement. Elle estime que les engagements financiers publics actuels ne suffisent pas.

La COP29 de Bakou, en Azerbaïdjan, s’est ouvert le lundi 11 novembre et doit prendre fin le vendredi 22 novembre prochain. Pendant près de deux semaines, une centaine de dirigeants mondiaux négocieront des questions cruciales, liées à l’avenir de la planète. Face à l’urgence climatique, les Etats souhaitent concrétiser les objectifs de protection de la biodiversité et les engagements sur les financements pour les pays du Sud afin de renforcer leur résilience.

La Barbade veut taxer les secteurs qui polluent

C’est dans ce cadre que la Barbade, une petite île des Caraïbes, suggère de taxer les secteurs qui polluent et contribuent le plus au changement climatique. Sa Première ministre Mia Mottley a réitéré, le mardi 12 novembre, cette proposition visant essentiellement les énergies fossiles, le transport maritime et l’aviation. Cet impôt devrait servir à financer la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement et les territoires insulaires. Ces territoires sont plus exposés ou vulnérables aux catastrophes naturelles à cause de leur situation géographique ou de la faiblesse de leurs réponses climatiques.

Cette taxe devrait générer des centaines de milliards de dollars

Pour aller plus loin, Mia Mottley recommande qu’on taxe aussi les obligations et les actions des géants des hydrocarbures et des grandes compagnies de transport. « Les engagements financiers publics actuels ne suffisent pas, nous devons donc envisager des taxes », a expliqué la dirigeante. Selon la Première ministre barbadienne, ces mesures permettront de générer des centaines de milliards de dollars pour assurer une transition énergétique équitable et soutenir les nations les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique.

La Barbade confrontée à des événements météorologiques extrêmes

Son île a été touchée par l’ouragan destructeur Beryl plus tôt cette année, tout comme Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dans la même région. « Ces événements météorologiques extrêmes auxquels le monde est confronté quotidiennement suggèrent que l’humanité et la planète se dirigent vers la catastrophe », a-t-elle prévenu. Face à l’urgence, Mia Mottley pense qu’il est temps de concrétiser les programmes annoncés depuis plusieurs années. Et cela doit se faire à la COP29 de Bakou. Sa proposition est soutenue par le Groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale, dont fait partie la France.

L’Afrique appelle aussi à la taxation des combustibles fossiles, du transport maritime et aérien

D’autres régions vulnérables au changement climatique comme l’Afrique ont déjà appelé à un régime de taxation du carbone couvrant les énergies fossiles, le transport maritime et aérien. Cette mesure permettrait aux pays en développement de mieux répondre à leurs engagements de baisse des émissions et réduire leur instabilité climatique. Les Etats africains utiliseraient les fonds générés pour la production d’énergies bleues et vertes, pour la conservation et la restauration des forêts, ainsi que pour la promotion des pratiques durables.