P Diddy : la descente aux enfers de l’un des premiers rappeurs milliardaires

P Diddy : la descente aux enfers de l’un des premiers rappeurs milliardaires
John Mathew Smith et www.celebrity-photos.com, CC BY-SA 2.0 , via Wikimedia Commons

P Diddy sera jugé à partir du 5 mai 2025 pour des faits de trafic sexuel et d’extorsions. En détention depuis septembre, le rappeur et influent producteur américain a mis son empire commercial au service d’un violent système d’exploitation. Sa fortune fond actuellement comme beurre au soleil.

Un juge du tribunal fédéral de Manhattan a annoncé jeudi que le procès pénal de P Diddy débutera le 5 mai 2025. Le rappeur et influent producteur américain de hip-hop est accusé d’avoir dirigé pendant des années un système violent de trafic sexuel et d’extorsions. Il est aussi poursuivi au civil pour agressions sexuelles par plus de 120 victimes, dont 25 mineures à l’époque des faits.

P Diddy voit sa fortune fondre et son image dégradée

Incarcéré depuis septembre, Puff Daddy va rester en détention jusqu’à son procès, puisque les  demandes de libération anticipée déposées par ses avocats ont été rejetées. Bien que les témoignages l’accablent, il plaide non coupable et se dit innocent. Avec cette affaire judiciaire, l’artiste de 54 ans voit son image fortement écorchée, lui qui s’efforçait de redorer son blason avec un énième surnom, « Brother Love ». C’est sûrement le début d’une descente aux enfers comme pour R. Kelly. D’après le magazine Forbes, sa fortune est déjà passée d’un milliard de dollars à 400 millions.

Un modèle de réussite sociale avant les révélations

Pour beaucoup, P Diddy n’est plus un modèle de réussite sociale. Le rappeur est passé du jour au lendemain d’un self-made-man inspirant au monstre dégoutant. Pourtant, son parcours mérite bien l’admiration. Né le 4 novembre 1969 à New York, Sean « Diddy » Combs avait tout contre lui pour échouer dans la vie. Il a été élevé par sa mère, après l’assassinat de son père en 1974. Il a aussi abandonné l’Université Howard après deux ans d’études pour travailler dans l’univers de la musique en tant que stagiaire chez Uptown Records.

P Diddy a signé de gros noms avec son label Bad Boy Records

P Diddy a vite convaincu ses patrons de ses qualités managériales en signant Jodeci et Mary J. Blige. Il est cependant renvoyé en 1993. Un mal pour un bien. Le jeune homme fonde son propre label Bad Boy Records, avec lequel il signe notamment The Notorious B.I.G grand rival de Tupac Shakur dans les années 1990. Sa maison de production propulse ensuite plusieurs futurs artistes de renom comme Usher, Mariah Carey et Aretha Franklin. En parallèle, P Diddy mène une belle carrière musicale, qui a débuté avec le single Can’t Nobody Hold Me Down et l’album No Way Out en 1997.

Un big boss du rap depuis la fin des années 90

Grâce à son label et ses albums, qui lui valent des Grammy Awards et des classements dans le Billboard 100 régulièrement, Puff Daddy s’affirme comme l’un des boss de l’industrie du hiphop US aux côtés des Dr Dre, Kanye West et Jay-Z, entre autres. Comme un Bernard Tapie américain, il se lancera aussi dans d’autres secteurs d’activités. En 1998, Combs créé sa marque de vêtements Sean John, qui lui permet d’être primé meilleur concepteur de vêtements pour hommes en 2000 par le Council of Fashion Designers of America (CFDA).

Il a investi dans d’autres secteurs d’activités

P Diddy avait aussi deux restaurants appelés Justin’s (du nom de son fils), mais ces adresses ont été fermées en 2012. Il a en outre ouvert une chaîne de télévision Revolt et a noué un partenariat avec Diageo, une entreprise britannique spécialisée dans les boissons alcoolisées. En 2017, il était devenu l’un des rares rappeurs milliardaires avec Kanye West et Jay-Z. Mais toute cette fortune servait à entretenir un train de vie bling bling, notamment marqué par l’organisation de soirées blanches. Dans ces parties fines, il soumettait de jeunes filles à des rapports sexuels après les avoir droguées. Aujourd’hui, il doit assumer ses actes, comme un grand…