Naval Group : le carnet de commande du Scorpène se rallonge
Buenos Aires devrait très bientôt passer commande auprès de Naval group pour trois sous-marins Scorpène, estimés à plus 2 milliards de dollars. Ce contrat s’ajoute à plusieurs autres signés cette année avec l’Inde et les Pays-Bas notamment. Il témoigne de la popularité croissante du navire français livré pour la première fois en 2005.
D’après des informations du site « Zona militar », Buenos Aires et Naval Group devraient signer d’ici le 15 octobre un contrat pour l’achat de trois Scorpène. Le montant de cette commande s’élèverait à 1,8 milliard d’euros (2 milliards de dollars), avec la possibilité pour l’Argentine d’obtenir des facilités financières via un prêt garanti par la COFACE.
L’Argentine doit reconstituer sa flotte
Cette potentielle vente de Scorpène à l’Argentine est évoquée depuis plusieurs mois. La signature d’une lettre d’intention devait même avoir lieu dès décembre 2023. Buenos Aires cherche à acquérir des sous-marins pour reconstituer sa flotte, après la disparition tragique de l’ARA San Juan, en novembre 2017. Il ne possède plus qu’un navire, alors qu’elle en avait trois auparavant. Les deux autres ne sont pas opérationnels. Il s’agit de l’ARA Salta, qui sert de navire école, et de l’ARA Santa Cruz, qui n’a pas pu être rénové comme convenu en 2020. Pourtant, la marine argentine doit surveiller une zone économique exclusive [ZEE] de plus d’un million de km².
Buenos Aires a préféré Naval Group à l’allemand TKMS
Plusieurs constructeurs avaient répondu à l’appel d’offres de l’Argentine pour l’achat des trois navires. Notamment ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS], le grand rival allemand qui équipe presque toutes les flottes d’Amérique du Sud. Le match s’est joué entre TKMS et le français Naval Group. Les autorités argentines auraient choisi le groupe tricolore parce qu’elles préféraient un accord d’État à État afin d’obtenir des facilités financières .
Naval group poursuit son offensive en Amérique du Sud
Or, TKMS est entièrement aux mains d’acteurs privés, tandis que Naval Group est détenu majoritairement par l’État français à hauteur de 62,25 %. Le fleuron du BITD français dame ainsi le pion à son plus farouche concurrent et leader incontesté de la région. Il poursuit d’ailleurs son offensive avec une campagne discrète au Brésil pour la construction d’un sous-marin nucléaire. Il est également au Chili pour le renouvellement de deux sous-marins de la flotte nationale.
Le Scorpène se vend plutôt bien
Cette année 2024 s’annonce très fructueuse avec plusieurs commandes déjà enregistrés. Les Pays-Bas ont choisi Naval Group pour fournir quatre bateaux océaniques, dérivés des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) français Barracuda. Le contrat est estimé à 5,6 milliards d’euros. Le constructeur français a également obtenu un contrat avec l’Indonésie pour la livraison d’un Scorpène. L’Inde a aussi passé commande pour ce même modèle de navire à propulsion conventionnelle. Le Scorpène se vend donc bien. Naval Group a déjà livré 14 exemplaires, dont 6 à l’Inde, 4 au Brésil, 2 au Chili et 2 à la Malaisie.