GenAI : BNP Paribas revendique plus de 700 cas d’usage 

GenAI : BNP Paribas revendique plus de 700 cas d’usage 
Photo de Mimi Thian sur Unsplash

Depuis plusieurs mois, BNP Paribas expérimente l’intégration de l’intelligence artificielle à tous les niveaux de son organisation. Récemment, le groupe bancaire a revendiqué 780 cas d’usage de l’IA déployés en production. Grâce à cette technologie, il espère atteindre plus facilement ses objectifs financiers, tout en répondant aux critères environnementaux et sociétaux de ses clients.

L’intelligence artificielle, c’est actuellement l’assaisonnement passe-partout. Elle intègre la plupart des activités économiques. Les entreprises sont à la recherche d’une plus grande efficacité et productivité. En particulier celles du secteur financier, qui semble plus propice à l’intégration de cette technologie.

Un tiers des tâches automatisables dans les services financiers

D’après une recherche du World Economic Forum publiée en septembre, la finance fait partie des dix métiers les plus automatisables. Plus de 32% des tâches dans les services financiers, les marchés de capitaux, la gestion de l’épargne retraite et l’assurance seraient automatisables. Dès lors, les banques gagneraient à se lancer à l’assaut de l’IA. C’est ce qu’a fait BNP Paribas, qui mène une expérimentation depuis plusieurs mois.

BNP Paribas veut en finir avec les tâches répétitives et chronophages

Récemment, le groupe bancaire a revendiqué 780 cas d’usage de l’intelligence artificielle générative (GenAI) déployés en production. Il en vise 1 000 dès l’année prochaine. BNP Paribas dit utiliser cette innovation pour diverses missions. Par exemple pour approfondir la connaissance des clients et améliorer leur expérience, optimiser l’efficacité opérationnelle et renforcer la gestion des risques, notamment de cybersécurité. La banque compte aujourd’hui  700 data scientists et spécialistes en IA pour implémenter cette technologie.

Selon Hugues Even, Chief Data Officer de BNP Paribas, « l’IA intégrée a pour vocation d’assister les équipes dans les tâches répétitives et chronophages, tout en laissant l’expertise, le dialogue et la prise de décision à l’humain ». En quelques mois, le réseau bancaire constate déjà les premières avancées significatives. Il note en particulier des progrès dans la personnalisation des services et la création de nouvelles opportunités de valeur ajoutée, surtout dans l’interaction client.

Les LLM suggèrent des réponses et des actions clés à entreprendre

A ce niveau, BNP Paribas se sert des modèles de langage pour comprendre les intentions du client et les catégoriser, ainsi que définir des niveaux de priorité. Ces LLM, pour la plupart conçus par Mistral AI, interviennent aussi pour suggérer des réponses, proposer des actions clés à entreprendre. En outre, ils permettent de préparer des rendez-vous, grâce notamment à une synthèse des échanges des précédents appels.

Hugues Even relève également que les modèles de langage ont impulsé un changement sur le front des algorithmes de speech-to-text. Comment ? En réduisant les taux d’erreur et en facilitant l’évolution vers des modèles multilingues. Par ailleurs, BNP Paribas fait appel à l’IA générative orientée RAG (pour retrieval-augmented generation) pour traiter ses corpus de procédures et générer de manière semi-automatique les analyses de performance de ses fonds.

BNP Paribas adopte une approche rationnelle

La banque interroge à la volée des bases documentaires en vue d’évaluer ses clients sur des critères d’ESG (pour environmental, social, and governance). Cette exigence éthique s’ajoute à l’exploitation du traitement de la voix pour contrôler le respect d’obligations réglementaires, comme l’information fournie aux clients sur les risques associés aux produits financiers souscrits.

BNP Paribas estime que l’intégration de l’Intelligence artificielle dans ses systèmes lui permettra de générer 500 millions d’euros à horizon 2025. Mais attention à ne pas aller vite en besogne. Prudent, le groupe préfère miser sur une approche rationnelle face aux dangers et aux hallucinations inhérentes aux GenAI. « En toutes circonstances, nous adoptons une démarche agile, prudente et responsable », a souligné Hugues Even.