Comment fonctionne le nouveau plan d’épargne « avenir climat » ?

Comment fonctionne le nouveau plan d’épargne « avenir climat » ?

Disponible dès aujourd’hui, le plan d’épargne « avenir climat » est un produit financier orientant l’épargne privée vers les investissements de la transition écologique. Les Français doivent l’ouvrir avant d’avoir 21 ans.

La banque se met un peu au vert. A partir de ce lundi, les banques et autres acteurs financiers proposent un nouveau produit financier : le plan d’épargne « avenir climat ». Créé en octobre dernier, dans le cadre de la loi « industrie verte », ce plan d’épargne destiné aux moins de 21 ans, comme le PEA, permet aux Français de placer leurs argent sur divers supports, obligations ou actions.

Mais ici, les particuliers doivent privilégier des investissements labellisés, pour financer des programmes bas carbone. « Il y a un certain nombre de critères qui ont été fixés dans la loi et qui ont été clarifiés par la suite, qui vise à s’assurer qu’on n’investisse pas dans un certain type d’entreprises, dont les entreprises qui développe des énergies fossiles ou celles qui sont particulièrement polluantes », explique Paul Schreiber, analyste chez Reclaim Finance.

Cap sur la décarbonation

La loi industrie verte a pour objectif de réindustrialiser l’Hexagone tout en favorisant la décarbonation. L’exécutif compte, entre autres, diviser de moitié les délais d’implantation d’usines, et encourager le développement de vastes technologies de décarbonation, celles du big « five » – photovoltaïque, éolien, batteries, pompes à chaleur, hydrogène décarboné. Afin de financer cet objectif, le gouvernement cible l’épargne privée (assurance-vie, épargne retraite).

La somme ainsi engagée est bloquée durant cinq ans, indisponible quoi qu’il en soit avant la majorité du titulaire et liquidée, au plus tard, lorsque ce dernier atteint l’âge de 30 ans. L’épargne mise de côté par les parents pour leurs enfants sera immobilisée jusqu’à leur majorité, un mécanisme essentiel pour « financer des projets de beaucoup plus long terme dont a besoin la transition écologique », précise Bercy.

S’il valide ce plan d’épargne, Paul Schreiber affirme toutefois qu’il ne changera pas réellement la donne. « On a vraiment une question sur l’épargne en général en France : comment rediriger l’épargne vers la transition écologique ? Et ce n’est pas en créant uniquement un nouveau produit qu’on va réussir à opérer cette transition », souligne-t-il.

L’expert de Reclaim Finance poursuit : « Je vais prendre un exemple : le premier placement des Français aujourd’hui, c’est l’assurance vie et qui est un placement dont on regarde très peu les conséquences environnementales à ce stade, et sur lequel les épargnants eux-mêmes ont très peu d’informations ».

Le plan d’épargne « avenir climat » peut être délivré par une banque, une mutuelle ou une assurance. Il est plafonné à 22 950 euros et a un rendement qui dépend des stratégies d’investissements des acteurs.

L’Etat table sur un milliard d’euros de collecte annuelle en faveur de l’industrie verte quand le plan d’épargne sera « à son plein potentiel ».