Mali : le retrait de la CEDEAO, et après ?
Le Mali a annoncé fin janvier son retrait de la CEDEAO. Ce départ brusque ouvre une ère d’incertitudes, mais également d’espoirs… à condition de prendre les bonnes décisions.
Les chefs d’État des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réunissent ce samedi à Abuja (Nigeria) pour parler de questions urgentes du retrait annoncé du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation. Ils doivent évaluer les conséquences de cette décision.
La CEDEAO n’est plus crédible aux yeux du Mali
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait de la CEDEAO fin janvier dernier, après avoir créé en septembre 2023 l’Alliance des États du sahel (AES). Ils reprochent à l’organisation sous régionale de servir les intérêts de puissances étrangères à l’organisation, de cautionner les coups d’Etat constitutionnels et d’être complètement inutile dans la lutte contre le terrorisme.
La CEDEAO disposée à trouver des solutions négociées
Mis devant le fait accompli, la CEDEAO dit avoir pris acte de l’intention des pays de l’AES. Aussi, elle reste disposée à trouver des solutions négociées avec les militaires au pouvoir. Mais ces derniers semblent bien décidés à tourner la page, au nom de la nécessité de gagner leur souveraineté nationale. Le Mali, en particulier, a consommé la rupture depuis deux ans.
La population malienne prête à souffrir pour son indépendance vraie
Mais cette décision pourrait lui coûter cher. En effet, le pays subit déjà de plein fouet les précédentes sanctions économiques de la CEDEAO. Et il pourrait voir sa situation se dégrader davantage dans les prochains mois. Pas de quoi cependant faire reculer la population, surtout la jeunesse, qui soutient la junte pour ses idées dites panafricanistes. Toutefois, il va bien falloir laisser de côté la propagande et faire face à la dure réalité.
Aliou Diallo, partisan de l’indépendance totale de son pays
Aliou Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba, alerte sur ce point. L’ex député de Kayes est l’un des rares politiques maliens à féliciter régulièrement la junte pour les victoires militaires contre le terrorisme. En véritable panafricaniste, il sait que ce n’est pas le moment d’être divisé. Le Mali a besoin actuellement de tous ses fils et de toutes ses filles pour vaincre ses ennemis actuels afin d’accéder à son autonomie pleine.
Un « plan Marshall » prévu pour soutenir cette ambition
Candidat à la prochaine élection présidentielle, Aliou Diallo a d’ailleurs préparé un plan Marshall pour permettre au Mali d’atteindre non seulement sa souveraineté politique et militaire, mais également son indépendance économique, industrielle, technologique, alimentaire, énergétique, etc. Ce programme est potentiellement doté de 10.000 milliards de Francs CFA.
Former une coalition sous-régionale contre le terrorisme
Aliou Diallo est d’accord que le Mali doit briser toutes les chaînes qui l’asservissent. Cependant, pense-t-il, une coalition sous régionale permettra de lutter efficacement contre le terrorisme. Il juge toutefois nécessaire une réforme de la CEDEAO pour plus d’efficacité.