Ubisoft augmente ses dépréciations et abaisse ses objectifs
Ubisoft (UBIP.PA) augmente son estimation de dépréciation à 500 millions d’euros et réduit son objectif de chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année après avoir terminé l’année 2022 avec des ventes plus faibles que prévu, a déclaré mercredi le fabricant français de jeux vidéo.
Ubisoft a invoqué la détérioration de l’économie, marquée par une baisse des dépenses en biens non essentiels, pour expliquer l’accélération de la dépréciation, précédemment visée à 400 millions d’euros.
Le groupe reporte également la sortie de son jeu « Skull and Bones », et prévoit des réductions de coûts de 200 millions d’euros sur deux ans, notamment pour la réduction des effectifs, a indiqué le directeur financier Frederick Duguet lors d’une conférence de presse.
M. Duguet n’a pas voulu donner de détails sur l’ampleur de la réduction des effectifs, qui se fera par attrition, a précisé la société. Elle s’attend désormais à ce que les réservations nettes pour l’ensemble de l’année soient en baisse de plus de 10 %, alors que l’objectif précédent était une croissance de 10 %, a-t-elle ajouté.
Le chiffre d’affaires net du troisième trimestre est désormais attendu à 725 millions d’euros, contre une estimation précédente de 830 millions d’euros. L’exercice fiscal d’Ubisoft se termine le 31 mars.
« Les dépenses ont été nettement plus faibles autour de la période critique des ventes », a déclaré M. Duguet lors de la conférence téléphonique.
« Les plus grandes marques ont pris une part de marché plus importante que prévu, ce qui a entraîné une baisse des dépenses sur les autres jeux », a ajouté M. Duguet.
Le président-directeur général Yves Guillemot a déclaré dans un communiqué que la société avait été surprise par la faible performance de son jeu « Mario + Lapins Crétins : Sparks of Hope » à la fin de l’année dernière, une période cruciale pour les ventes de jeux vidéo.
Ubisoft a précisé qu’il visait un résultat opérationnel d’environ 400 millions d’euros pour l’exercice 2023-2024, après avoir pris en compte un environnement économique moins favorable.
Skull & Bones subit un sixième retard et Ubisoft
Ubisoft affirme être en difficulté en raison de l’évolution continue du secteur « vers les méga-marques et les titres de longue durée », soulignant que les dernières entrées de leurs propres méga-marques (Assassin’s Creed, Far Cry et autres Tom Clancy) ont fait l’objet d’investissements mais ne sont pas encore sorties. Ils invoquent la « détérioration des conditions macroéconomiques ».
Tout cela appellerait ainsi à une « prudence accrue », d’où la nouvelle vague d’annulations. Ces annulations s’ajoutent à celles de Tom Clancy’s Ghost Recon Frontline, Splinter Cell VR et deux jeux non annoncés en juillet dernier. Le remake de Splinter Cell est quant à lui toujours d’actualité.
L’annonce mentionne également une « restructuration ciblée », ce qui suggère que les emplois des personnes concernées seront probablement supprimés. Par ailleurs, Ubisoft affirme que son « bilan est solide avec environ 1,5 milliard d’euros de liquidités ».
Une version bêta de Skull & Bones est toujours prévue. Ubisoft affirme que le jeu est en pleine forme, mais qu’il est à nouveau reporté afin de disposer de plus de temps pour « présenter une expérience beaucoup plus aboutie et équilibrée et pour sensibiliser le public ». Le jeu devait initialement sortir à l’automne 2018.