Les prix de l’électricité s’envolent en raison des pannes sur les réacteurs nucléaires
Les prix de l’électricité en France ont augmenté après que le lancement de deux réacteurs nucléaires en France a été retardé en raison de la poursuite des réparations.
La fermeture des sites d’EDF est le dernier revers en date pour le marché français de l’électricité après une série de problèmes avec son parc nucléaire.
L’entreprise publique d’électricité du pays a déclaré le mois dernier que les fermetures avaient condamné la France à deux années de faible production au plus fort de la crise énergétique européenne.
Des dizaines de réacteurs du pays sont hors service pour cause de maintenance ou de corrosion.
Cette semaine, il a été annoncé que le démarrage de l’unité Chooz-1 est désormais prévu pour le 28 février, soit un mois plus tard que prévu, tandis que le Blayais-1 a été retardé de 10 jours, au 11 février, selon les données transmises au réseau.
Ces interruptions prolongées vont retarder le rétablissement de la capacité nucléaire du pays, au moment même où ces réacteurs sont le plus nécessaires en raison du pic de la demande en hiver.
Les prix de l’électricité en France pour le mois prochain ont connu leur plus forte hausse en deux semaines, atteignant 3,9 %.
La proposition de loi française sur l’accélération de la construction de nouvelles centrales nucléaires passe devant le Sénat
Début novembre 2022, le Conseil des ministres français a approuvé un projet de loi visant à rationaliser les processus administratifs et bureaucratiques nécessaires à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Selon le compte rendu officiel du conseil des ministres, l’objectif du projet de loi est de répondre à « l’urgence d’une crise climatique qui menace nos écosystèmes, nos sociétés, l’avenir des jeunes générations et, d’autre part, d’une crise de souveraineté et de sécurité d’approvisionnement énergétique en 2022 suite au conflit ukrainien ».
Le 16 novembre, la commission des affaires économiques du Sénat a nommé Daniel Gremillet rapporteur du projet de loi. La commission a examiné le rapport de Gremillet le 11 janvier et a établi son texte sur le projet de loi. Parmi les amendements de la commission figurent la suppression de l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité française à 50 % en 2035, ainsi que l’inclusion des petits réacteurs modulaires (SMR) dans les types de réacteurs possibles et des électrolyseurs à hydrogène.
Le Sénat a commencé à délibérer sur le projet de loi le 17 janvier et devrait le voter le 24 janvier.
« Le texte permet de réunir les conditions juridiques, financières et organisationnelles nécessaires à la relance d’une politique nucléaire civile », a indiqué le Sénat.
Outre la simplification des procédures administratives pour les autorisations de construire de nouveaux réacteurs, le projet de loi « abroge les obstacles posés à la relance du nucléaire » et « propose une nouvelle stratégie nucléaire ». Le texte prévoit que la prochaine loi quinquennale sur l’énergie, attendue avant le 1er juillet, fixe des objectifs de décarbonisation et « prévoit la réalisation, d’ici à cette loi quinquennale, d’une évaluation des besoins générés par les 14 EPR mentionnés par le gouvernement et les neuf autres étudiés par RTE sur la situation du groupe EDF, les finances publiques et le marché de l’électricité, les besoins en termes de métiers et de compétences, la sûreté et la sécurité et le cycle du combustible ».
Le projet de loi instaure également « une procédure spécifique de mise en compatibilité des documents d’urbanisme », en vue de la construction de nouveaux réacteurs, et les dispense de certaines autorisations d’urbanisme. Il accorde également aux exploitants nucléaires la possibilité de recourir à une procédure de possession immédiate pour obtenir des terrains sur lesquels construire de nouveaux réacteurs.
Après le vote du Sénat la semaine prochaine, le projet de loi sera soumis à l’examen de la chambre basse, l’Assemblée nationale.
Le projet de loi est le pendant d’un projet de loi voté le 10 janvier par l’Assemblée nationale, en première lecture, sur l’accélération des énergies renouvelables.
Le nucléaire représente près de 75 % de la production d’électricité en France, mais le gouvernement de l’ancien président français François Hollande a annoncé en 2014 que la capacité nucléaire serait plafonnée au niveau actuel de 63,2 GWe et serait limitée à 50 % de la production totale de la France d’ici 2025. La loi française relative à la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en août 2015, ne prévoyait pas la fermeture de réacteurs de puissance actuellement en service, mais elle signifiait qu’EDF devrait fermer les anciens réacteurs afin de mettre en service les nouveaux.