Dynamiser l’économie du vélo : la France prend des mesures ambitieuses pour devenir « une nation cycliste »

Le gouvernement français soutient le Livre blanc pour stimuler le développement de l’économie nationale du vélo. Les principaux domaines d’intervention sont la fabrication, la vente et la réparation, la logistique et le cyclotourisme.

Après avoir lancé en septembre une deuxième édition ambitieuse de sa stratégie nationale pour le vélo, avec des investissements prévus de 250 millions d’euros pour la seule année 2023, le gouvernement français a également soutenu une coalition de parties prenantes dans la rédaction d’un livre blanc sur le développement intégré de l’économie française du vélo. Dans ce qui pourrait être un exemple pour le niveau européen, les résultats de ce processus ont été présentés lors d’un événement à Paris le 15 novembre, avec pas moins de quatre ministres du gouvernement de différents départements présents en personne pour montrer leur soutien à la relance du vélo et à tous les avantages socio-économiques et opportunités commerciales qui y sont liés.

Le Livre Blanc a été rédigé sur la base d’un processus participatif comprenant des enquêtes et un atelier. Son objectif est de présenter une approche intégrée pour développer l’usage du vélo et tous les secteurs d’activité liés à l’économie du vélo, tels que la fabrication, la vente et la réparation, la cyclelogistique et le cyclotourisme, afin de faire de la France « une nation cycliste ». Une large coalition d’acteurs gouvernementaux, industriels et de la société civile a porté ce processus, dont la FUB, membre français de l’ECF, le Centre national de coordination EuroVelo, Vélo & Territoires et le Club des villes et territoires cyclables et marchables, membre français de l’ECF.

Concrètement, le Livre Blanc contient neuf engagements de la coalition pour stimuler le vélo et l’économie du vélo :

• Créer une structure de gouvernance pour fédérer tous les acteurs concernés et mener des projets communs ;
• Créer un observatoire des données pour mesurer l’impact de ses actions et orienter les politiques et les projets ;
• La relocalisation et la montée en gamme de la fabrication de vélos innovants, durables et compétitifs en France, avec l’objectif de porter la production nationale à deux millions de vélos par an d’ici 2030 ;
• Promouvoir l’innovation dans le secteur pour répondre aux besoins des clients et des utilisateurs et pour être plus compétitif ;
• Anticiper les besoins en compétences et en formation, développer l’emploi et renforcer l’attractivité des métiers du vélo ;
• Promouvoir et renforcer la production et l’utilisation durables, socialement responsables et ancrées localement des vélos, notamment en offrant la possibilité à chaque citoyen de faire réparer son vélo à moins de 15 minutes de chez lui d’ici 2030 ;
• Faire de la France la première destination mondiale du cyclotourisme d’ici 2030 ;
• Stimuler la mise en œuvre accélérée d’un éco-système cyclable complet avec un niveau de service élevé et adapté à tous, notamment en portant à 100 000 km la disponibilité d’infrastructures sûres et en luttant contre le vol de vélos par la mise à disposition de 20 millions de places de stationnement sûres pour les vélos ;
• Promouvoir les acteurs de l’économie du vélo et ses bénéfices environnementaux, sociaux et économiques en France et en Europe.

Le gouvernement français était très bien représenté lors de la présentation du Livre blanc, avec quatre ministres participant en personne et un par message vidéo. Clément Beaune, ministre des transports, a déclaré que « la France écrit une nouvelle page de l’histoire du vélo, alliant innovation et conception durable pour créer un secteur fort de l’économie ». Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a souligné que « les investissements dans le vélo portent leurs fruits – après avoir lancé notre première stratégie nationale pour le vélo en 2018, la France a connu un boom à la fois de l’usage du vélo et des ventes de vélos. Nous aurons besoin d’encore plus d’investissements pour atteindre nos objectifs de décarbonisation des transports et de transition écologique. »

Du point de vue de l’ECF, l’approche intégrée de la France à l’égard de la croissance de l’usage du vélo et de tous les secteurs économiques qui y sont liés pourrait servir de modèle à d’autres pays, mais aussi au niveau européen. Une stratégie européenne intégrée pour le vélo permettrait de libérer le potentiel du vélo pour la croissance et la durabilité dans toute l’Union européenne.