Le directeur de la banque centrale française estime que la crise britannique montre le risque d’un « cercle vicieux »
La banque centrale française a averti que les récentes turbulences sur les marchés obligataires britanniques montrent un « cercle vicieux » auquel les gouvernements sont confrontés s’ils sapent les efforts des responsables de la fixation des taux pour freiner l’inflation galopante.
François Villeroy de Galhau, directeur général de la Banque de France, a exhorté les régulateurs mondiaux du Conseil de stabilité financière à « adopter dès maintenant des règles plus claires et plus strictes » afin de garantir que les fonds et les opérateurs constituent des réserves de liquidités plus importantes, selon le journal.
« Nous avons besoin de plus de données, et dans chaque juridiction, nous avons besoin d’une sorte de test de stress de liquidité », a-t-il ajouté dans une interview.
Le ministre britannique des finances, Jeremy Hunt, nommé vendredi dernier après que la Première ministre Liz Truss a renvoyé son proche allié Kwasi Kwarteng, a abandonné lundi les derniers éléments majeurs de son programme de réduction des impôts et a revu à la baisse son vaste programme d’aide à l’énergie.
Liz Truss va quitter son poste de Premier ministre
Par ailleurs, Liz Truss va publier une déclaration dans laquelle elle démissionne de son poste de Premier ministre après seulement 45 jours, suite à l’évaporation quasi-complète de son autorité politique.
Mme Truss, qui deviendrait le Premier ministre ayant le moins d’ancienneté dans l’histoire du Royaume-Uni, a fait l’objet de pressions de la part des députés conservateurs pour qu’elle démissionne après la démission de Suella Braverman du poste de ministre de l’Intérieur et alors que le parti conservateur plongeait dans le chaos.
Le parti conservateur n’a pas encore réussi à se mettre d’accord sur un successeur, bien que Rishi Sunak, Jeremy Hunt, Penny Mordaunt et Ben Wallace aient tous été mentionnés comme successeurs possibles.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour de nombreux députés conservateurs semble être les scènes chaotiques de mercredi, au cours desquelles le vote d’une motion du Labour sur la fracturation a provoqué une véritable pagaille dans les salles de vote, avec des cris et des bousculades.
Mme Truss a fait porter à M.Kwarteng la responsabilité du mini-budget de septembre, alors qu’il était largement considéré comme un projet commun. Une réaction paniquée du marché aux 45 milliards de livres de réductions d’impôts largement non financées a provoqué l’effondrement de la livre et l’envolée du coût de la nouvelle dette publique.
Mme Truss, confrontée à une mutinerie de ses députés face à la montée en flèche du coût des prêts hypothécaires, a licencié M. Kwarteng, mais n’a pas été en mesure d’expliquer pourquoi elle devait rester en poste alors que les mesures de réduction d’impôts avaient été fortement préconisées par elle aussi.