L’offensive russe se poursuit dans l’est de l’Ukraine, tandis qu’Emmanuel Macron veut que l’Europe se prépare à une « économie de guerre »
Emmanuel Macron affirme que l’Europe a besoin d’une « économie de temps de guerre » pour faire face à l’impact géopolitique et économique de la guerre en Ukraine. Le président français a plaidé pour une autonomie stratégique européenne afin de permettre au continent de mieux se défendre. En ces temps sans précédent, les acteurs économiques doivent agir plus vite, pour moins cher, et innover plus rapidement, selon M. Macron.
Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans ses quatre mois, le président français Emmanuel Macron affirme que la France et l’Europe doivent se préparer à une « économie de guerre » afin de faire face aux effets géopolitiques et économiques qui continuent de se répercuter sur le continent.
Dans le discours inaugural d’Eurosatory 2022, un salon de l’industrie de la défense et de la sécurité, le 13 juin, le président français a qualifié l’époque de « sans précédent » et a déclaré qu’il était nécessaire que non seulement les États mais aussi tous les agents économiques se déplacent plus rapidement, à moindre coût, et innovent plus vite pour relever les nouveaux défis.
M. Macron a ajouté qu’il ne peut y avoir « de sécurité nationale, d’autonomie stratégique, et donc de paix » si ces acteurs ne s’adaptent pas aux conditions géopolitiques actuelles.
Des dépenses en hausse
Pour faciliter cette adaptation, Macron a demandé un ajustement du plan de dépenses de défense du ministère français des Armées afin de refléter la nouvelle situation géopolitique et de donner aux militaires français les moyens de faire face aux menaces actuelles.
En 2020, le budget de la défense française est passé à 2,1 % du PIB. En 2022, il a atteint 43 milliards et, selon le plan précédent, il devait atteindre 53 milliards en 2025. Ce chiffre sera désormais ajusté à la hausse.
La France n’est pas le seul pays européen à augmenter ses dépenses de défense en raison de la guerre en Ukraine.
La Finlande, un membre de l’UE qui a demandé à adhérer à l’OTAN, a annoncé une augmentation de 70 % de ses dépenses de défense au cours des quatre prochaines années. Elle a également l’intention d’acheter 64 avions de combat F-35A, ce qui représente le plus gros achat militaire de son histoire.
La Lettonie, l’Estonie et la Lituanie, membres de l’OTAN, ont chacune déclaré qu’elles allaient porter leurs dépenses de défense à 2,5 % de leur PIB. Ces trois pays ont une frontière commune avec la Russie et accueillent des groupements tactiques de l’OTAN.
Dans un élan significatif, la Pologne augmentera également ses dépenses, qui passeront d’environ 2 % du PIB à 3 % en 2023. Au cours des prochaines années, la Roumanie portera ses dépenses à 2,5 % du PIB, contre environ 2 % actuellement. Plus particulièrement, l’Allemagne, critiquée depuis des années pour ses faibles dépenses de défense, a annoncé fin février la création d’un fonds unique d’un montant total de 105 milliards de dollars pour soutenir son armée négligée.
Toutefois, selon M. Macron, il ne suffit pas d’augmenter les dépenses de défense.