France : la production industrielle chute en février
La production industrielle a chuté en février, au moment où la guerre en Ukraine commençait, faisant craindre une contraction de la production au premier trimestre.
Une production en baisse en février, avant la chute attendue en mars
C’est une mauvaise nouvelle pour la croissance économique française au premier trimestre. La production industrielle a reculé en février, de 0,9 % sur un mois, après une hausse de 1,8 % en janvier. La production manufacturière a baissé de 0,5% sur le mois (+2,2% en janvier). Bien que les chiffres aient été révisés à la hausse pour le mois de janvier, cette révision n’est pas suffisante pour effacer la baisse de février. En février 2022, le niveau d’activité de l’industrie reste inférieur de 4,6 % à son niveau pré-pandémique (février 2020).
Globalement, ces données sont une mauvaise nouvelle car elles indiquent que la production industrielle française était déjà en baisse en février alors que la guerre en Ukraine venait à peine de commencer. Et, la forte baisse des indicateurs de confiance des industriels depuis le début de la guerre suggère que la production industrielle se détériorera encore plus en mars. Cela implique qu’il n’est pas impossible que la production industrielle se contracte au premier trimestre. Grâce à la levée des restrictions sanitaires, le secteur des services a probablement mieux performé que l’industrie au premier trimestre, ce qui devrait permettre d’éviter une contraction du PIB. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à une croissance dynamique, et un chiffre proche de zéro semble le plus probable.
Une contraction du PIB au deuxième trimestre est attendue
Pour le deuxième trimestre, les choses vont probablement continuer à aller mal, du moins si la guerre se poursuit. La hausse des coûts énergétiques et les problèmes de chaîne d’approvisionnement pèseront sur l’industrie, tandis que la forte baisse de confiance et l’inflation élevée ralentiront la demande des ménages et donc le secteur des services. La croissance du deuxième trimestre devrait être négative. Le premier semestre de l’année sera donc difficile pour la croissance économique en France, tandis que l’inflation continuera d’augmenter jusqu’à l’été, dépassant probablement 5 % pour la mesure nationale de l’IPC. À ce stade, nous continuons de prévoir une reprise au second semestre, mais cela dépendra bien sûr de l’évolution de la situation en Ukraine. Nous prévoyons une croissance de 2,7 % pour l’ensemble de l’année, un chiffre fortement influencé par la dynamique de la fin 2021 (l’effet de report est de 2,4 %).