La France va investir 5,6 milliards d’euros pour « décarbonner » son industrie
Un total de 5,6 milliards d’euros sera alloué à la « décarbonnation » de l’industrie dans le cadre du plan France 2030, a annoncé le Premier ministre français Jean Castex vendredi (4 février) lors d’une visite sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque.
Sur ce montant total, 5 milliards d’euros seront consacrés au déploiement de nouvelles technologies sur les sites industriels, tandis que les 610 millions d’euros restants serviront à soutenir l’innovation et la recherche pour une industrie bas carbone. « L’État doit être à vos côtés », a déclaré le Premier ministre.
Ce montant s’ajoute au « milliard d’euros pour soutenir le déploiement de technologies matures » comme la chaleur renouvelable, « au bénéfice de toutes les entreprises », a ajouté M. Castex.
« La nation va consentir un effort massif mais indispensable pour faire entrer pleinement notre industrie dans l’ère de la décarbonnation, pour faire de la France un leader de l’industrie verte. »
La mesure soutient les feuilles de route de décarbonnation préparées par des secteurs industriels tels que l’acier, le ciment, la chimie et la métallurgie.
Le même jour, le comité stratégique dit « Mines & Métallurgie » a présenté un Plan Acier élaboré en collaboration avec l’État, qui vise à mettre en œuvre des actions communes entre industriels, syndicats et pouvoirs publics pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Moderniser Fos et Dunkerque
Le groupe ArcelorMittal a présenté à Castex son projet – soutenu par l’État – de transformation des aciéries de Fos-sur-mer et de Dunkerque, qui s’accompagne d’un investissement à hauteur de près de 1,7 milliard d’euros.
« A partir de 2027, les équipements remplaceront progressivement trois des cinq hauts-fourneaux actuels d’ici 2030 : un four électrique à Fos et une unité de réduction directe à Dunkerque », précise ArcelorMittal dans un communiqué. L’objectif est de « transformer le minerai de fer à l’hydrogène, sans utiliser de charbon ». Elle sera couplée à « une technologie innovante de four électrique, et complétée par un four électrique supplémentaire », ajoute le groupe.
« ArcelorMittal s’est engagé, en tant que producteur d’acier de premier plan, dans la décarbonnation de nos usines en Europe afin de servir nos clients industriels dans les secteurs de l’automobile, de l’emballage, de la construction et des transports, ainsi que dans l’énergie solaire, l’énergie éolienne et les futurs réseaux de capture d’hydrogène et de CO2 », a déclaré Yves Koeberlé, PDG d’ArcelorMittal Europe-Produits Plats.
« Nous sommes reconnaissants du soutien de l’État qui permet cette transformation majeure de ces deux sites en France, qui représentent plus d’un tiers de notre production d’acier plat en Europe », a ajouté le PDG.