Santé : le prix du tabac en baisse (pour certaines marques)
Le prix de certaines cigarettes en France a baissé d’1% le 1er septembre, une mesure décrite par le professeur Bertrand Dautzenberg, spécialiste des poumons, comme un argument marketing de l’industrie du tabac, une industrie qui tue la moitié de ses plus fidèles consommateurs.
« La fin de l’ère de la cigarette est proche », a déclaré hier le professeur Dautzenberg à FranceInfo. « C’est pourquoi ils se défendent ».
Le professeur admet que le changement de prix est purement symbolique, puisque certaines marques ont vu leurs prix augmenter, l’impact global étant pratiquement invisible.
Coup de pouce à la cigarette
Mais, comme elle fera passer le prix de plusieurs marques sous le seuil psychologique des 10 euros, le professeur pense qu’elle contribuera à dynamiser le marché des cigarettes.
Les marques populaires auprès des jeunes sont visées par la nouvelle structure de prix.
Le tabac était un vaste secteur avant le début des campagnes anti-cancer, avec 84 milliards de cigarettes vendues. Ce chiffre est aujourd’hui ramené à 32 ou 33 milliards, ce qui représente une énorme baisse.
« Et dans vingt ans, dit Bertrand Dautzenberg, il n’y aura plus de cigarettes du tout, car personne ne voudra en acheter ».
Un Français sur quatre est un fumeur régulier, mais ce chiffre a commencé à augmenter récemment.
Le professeur Dautzenberg explique ce renversement d’une tendance établie de longue date en disant que l’impact du Covid a été compliqué.
Ce n’est pas parce que les gens étaient plus souvent à la maison et s’ennuyaient plus souvent, mais parce qu’ils ne pouvaient plus franchir la frontière belge pour acheter des cigarettes moins chères. La demande dans les bureaux de tabac français a donc augmenté, jusqu’à 15 % dans certains points de vente proches de la frontière nord-est.
Achetées en France
Il y a certainement eu plus de cigarettes achetées en France pendant les différents confinements, mais la quantité de tabac consommée semble être restée remarquablement stable.
Mais c’est de toute façon fini pour l’industrie du tabac, estime M. Dautzenberg.
« Dans 15 ans à l’extérieur, il y aura moins de 5 % de fumeurs dans les écoles, exactement comme aux États-Unis.
« La cigarette est finie. »