Le ministre des Transports critique le projet de Marine Le Pen de renationaliser les autoroutes
Le gouvernement français a qualifié d’irréaliste la proposition de sa rivale Marine Le Pen de nationaliser les autoroutes si elle bat Emmanuel Macron aux élections de l’année prochaine.
La proposition de la leader d’extrême droite est « vraiment populiste et vraiment démagogique », a déclaré le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari à France Info mardi. Compte tenu du coût pour l’État de la fin des contrats de concession – qu’il a estimé à environ 50 milliards d’euros – un tel plan ne pourrait jamais être mis en œuvre, a-t-il ajouté.
Mme Le Pen commence tout juste à dévoiler les principales mesures économiques de sa campagne, après avoir renoncé à sa promesse de sortir de la zone euro. Elle a insisté pour freiner la mondialisation et donner aux entreprises françaises la préférence sur les entreprises étrangères. Elle souhaite également privatiser les stations de radio et de télévision publiques.
La privatisation des autoroutes françaises a commencé en 2005. L’idée de les nationaliser à nouveau a trouvé des soutiens des deux côtés de l’échiquier politique – du leader d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon au candidat indépendant à la présidence Arnaud Montebourg – qui ont fait valoir que des opérateurs tels que Vinci SA ou Eiffage SA font trop de bénéfices sur le dos des conducteurs et des contribuables français.
L’exploitation des autoroutes françaises deviendra rentable dès l’année prochaine, avec des dividendes atteignant 40 milliards d’euros, dont 32 milliards d’euros pour Vinci et Eiffage, selon un rapport du Sénat de 2020.
Les contrats des exploitants d’autoroutes prendront fin en 2031 et 2036, a précisé M. Djebbari. Après cela, ils reviendront à l’État, et « il y aura une question sur ce que nous faisons ».