Nouvelles tensions post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne au sujet des éoliennes
Bruxelles craint que le gouvernement britannique ne favorise ses entreprises nationales, en violation de l’accord commercial.
Un nouveau front s’est ouvert dans les tensions post-Brexit entre Boris Johnson et l’UE. Bruxelles craint en effet que l’industrie britannique des éoliennes ne soit favorisée pour l’obtention de contrats gouvernementaux représentant des milliards d’euros.
Avec le soutien des gouvernements français et espagnol, la Commission européenne a averti en privé les responsables britanniques que la politique d’approvisionnement du gouvernement pourrait enfreindre l’accord commercial signé la veille de Noël.
Cet affrontement met en lumière la ligne difficile que le gouvernement tente de suivre en promettant de soutenir les entreprises britanniques dans l’ère post-Brexit tout en respectant son engagement d’être ouvert aux investissements du monde entier, y compris de l’Europe.
Cette question s’ajoute également à une longue liste de points de tension dans les relations entre l’UE et le Royaume-Uni depuis que ce dernier a quitté le marché unique et l’union douanière, notamment les différends sur les dispositions post-Brexit pour l’Irlande du Nord et la question des licences dans les eaux de pêche, qui a conduit au déploiement de patrouilleurs de la Royal Navy à Jersey plus tôt cette année.
Le secrétaire d’État américain aux affaires, Kwasi Kwarteng, s’apprête à signer des contrats de grande valeur dans le domaine des énergies renouvelables au cours des prochains mois, le gouvernement cherchant à tenir la promesse du Premier ministre selon laquelle les parcs éoliens offshore produiront suffisamment d’électricité pour alimenter tous les foyers britanniques d’ici dix ans.
Il semble que l’UE soit alarmée par le soutien public du gouvernement à un objectif industriel de 60 % de chaînes d’approvisionnement utilisant des produits fabriqués au Royaume-Uni ou des services fournis localement, ainsi que par la révision du questionnaire destiné aux candidats aux contrats.
Deux questions du questionnaire demandent aux demandeurs de contrats de « prévoir, preuves à l’appui, le niveau de contenu britannique de leur projet et le niveau de création d’emplois locaux ». Mais l’accord de commerce et de coopération entre l’UE et le Royaume-Uni interdit explicitement d’obliger les entreprises à « atteindre un niveau ou un pourcentage donné de contenu national ».
Environ 50 % de la chaîne d’approvisionnement du secteur est actuellement assurée par des entreprises britanniques, mais des entreprises européennes de premier plan s’intéressent de près au marché, notamment l’entreprise espagnole Siemens Gamesa et la société énergétique française Total. Sept des plus grands parcs éoliens du monde se trouvent sur le territoire britannique et c’est un marché de plus en plus fructueux pour les fournisseurs d’énergie internationaux.