La crise du Covid enfonce le déficit budgétaire français de 47 milliards d’euros dans le rouge
Le déficit budgétaire de la France pour 2021 s’élèvera à 220 milliards d’euros, soit quelque 47 milliards de plus qu’estimé précédemment, a reconnu Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics. Le déficit de 2020 était déjà à un niveau record.
Le déficit budgétaire est l’écart entre ce que l’État perçoit en termes d’impôts et ce qu’il dépense pour faire vivre le pays.
Les chiffres probables sont présentés au Parlement, débattus, et constituent la loi de finances pour les 12 mois suivants.
L’augmentation de cette année, qui représente plus de 20 % de l’estimation initiale, est le résultat direct des mesures que le gouvernement continue de prendre pour soutenir la reprise après les effets dévastateurs que les arrêts de production de Covid-19 ont eus sur la deuxième économie de la zone euro, a déclaré le ministre.
Le gouvernement sera maintenant obligé de présenter un projet de loi de rectification au Parlement la semaine prochaine, afin d’obtenir l’approbation des dépenses d’urgence supplémentaires.
On ne sait pas encore comment les chiffres révisés affecteront le déficit budgétaire exprimé en pourcentage du produit intérieur brut (PIB, une mesure de la richesse de l’économie française), qui devait atteindre 9 % cette année, un record de l’après-guerre.
La dette publique devait atteindre 118 % du PIB.
Un demi-billion d’euros sur trois ans
La pandémie de Covid-19 devrait coûter à l’État français près d’un demi-billion d’euros sur trois ans : 158 milliards d’euros en 2020, 171 milliards d’euros en 2021 et 96 milliards d’euros en 2022, selon Dussopt en avril.
La France a emprunté massivement pour tenter de maintenir l’économie à flot pendant trois périodes de blocage national.
Les emprunts ont été utilisés pour indemniser les personnes temporairement licenciées et pour aider les entreprises qui luttent pour rester à flot pendant la crise.
Le faible taux de croissance de l’économie française n’arrange pas les choses.
Le gouvernement espérait une croissance de 0,4 % au cours du premier trimestre ravagé par la crise. La croissance réelle est restée à 0,1 %.
La situation s’est certes améliorée au cours des trois derniers mois, mais il n’est pas encore certain que l’objectif gouvernemental de 5 % de croissance pour l’année sera atteint.