Municipales, retraites, démarchage… Les dossiers chauds de l’après-confinement
19 jours. C’est le temps qu’il reste avant que l’Hexagone entame son déconfinement et que les Français retrouvent peu à peu une vie « normale ». Élections municipales, démarchage, retraites… Tour d’horizon des questions qui devraient rythmer l’après-confinement.
Les municipales, c’est pour quand ?
Déjà sujettes à polémique en raison du maintien du premier tour durant les prémices de l’épidémie, les élections municipales françaises devraient figurer parmi les sujets chauds de l’après-confinement. D’après une loi votée par le Parlement fin mars, le deuxième tour pourrait en effet avoir lieu en juin prochain, soit un mois après la fin du confinement annoncée par Emmanuel Macron.
Une échéance déjà en proie aux doutes : « nous pensons qu’il sera difficile de tenir les élections au mois de juin. Je ne sais pas si ce sera fin septembre ou octobre mais, en tout cas, le réalisme conduit à ce que ça sera sûrement après l’été », a ainsi déclaré la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, peu avant l’allocution d’Édouard Philippe dimanche 19 avril. Problème, si le deuxième tour est de nouveau reporté, « il faudra procéder à nouveau aux deux tours et reporter les sénatoriales », précise Le Monde.
Démarchage, stop ou encore ?
Faisant déjà l’objet de nombreuses plaintes les mois — voire les années — précédents la mise en place du confinement, le démarchage se trouvait plus que jamais dans le viseur des autorités et du gouvernement, désireux de mieux encadrer cette pratique trop souvent sujette aux dérives. Une loi sur le démarchage téléphonique a ainsi été adoptée en janvier 2020 afin de durcir les sanctions à l’encontre des contrevenants qui risquent désormais des amendes pouvant aller jusqu’à 75 000 euros pour les personnes physiques et 375 000 euros pour les entreprises. Une décision saluée, mais jugée inefficace par certains qui militent pour l’interdiction pure et simple du démarchage, qu’il soit téléphonique ou à domicile.
Tout laissait à croire que le confinement permettrait à cette pratique de se faire oublier, en témoignent les premières réactions sur Twitter : « ce qui est bien, depuis le confinement, nous ne sommes plus embêtés 10 fois par jour, par le démarchage téléphonique pour l’isolation à 1 € », lâchait ainsi un internaute le 23 mars. Mais c’était sans compter sur l’abnégation de certaines sociétés… « S’il y a des personnes qui ont bien compris le principe du confinement et qu’on était chez nous, c’est ceux qui font du démarchage téléphonique », déplorait ainsi un autre internaute le 14 avril. « Donc en fait, pendant cette période de confinement, le démarchage téléphonique est toujours d’actualité. Genre c’est vital ? », s’alarmait une autre le même jour.
Même son de cloche concernant le démarchage à domicile : « Covid-19 : attention au démarchage abusif et aux arnaques » titrait ainsi Le Parisien le 19 mars. Et le quotidien de faire état des nombreuses arnaques mises en place par des démarcheurs sans scrupules s’en prenant principalement aux personnes âgées : désinfection des maisons, vente d’attestations pourtant gratuites… Pas de doute, l’encadrement de cette pratique devrait continuer à faire parler de lui bien après le 11 mai.
Réforme des retraites, on en est où ?
Bonne nouvelle pour certains, mauvaise nouvelle pour d’autres, la crise sanitaire liée au coronavirus a ni plus ni moins entraîné la suspension de toutes les réformes en cours, parmi lesquelles la très sensible réforme des retraites. À l’origine de nombreux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, son avenir n’a jamais été aussi compromis.
Désireux de boucler cette réforme avant l’été, Emmanuel Macron devra très certainement tirer un trait dessus. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le président du groupe LREM de l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, dans un entretien au Journal du dimanche du 12 avril : « entre deux réformes utiles, il faudra toujours choisir celle qui rassemble les Français. Si elle empêche le pacte républicain de se conclure, la réforme des retraites devra être mise de côté ». Et celui-ci de conclure : « notre majorité devra faire prévaloir le compromis plutôt que l’affrontement ». Une ligne de conduite qui devrait dicter les prochains mois.