Suspecté d’espionnage, le chinois Huawai garde espoir sur le marché de la 5G française
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi 13 février que Huawei ne sera pas écarté de la 5G en France.
« Il est parfaitement compréhensible qu’on puisse à un moment ou à un autre privilégier un opérateur européen. Mais si Huawei a une meilleure offre à présenter à un moment ou à un autre du point de vue technique, d’un point de vue de prix, il pourra avoir accès à la 5G en France », a précisé l’intéressé.
Avant d’ajouter que « l’Etat mettra un certain nombre restrictions pour protéger ses intérêts de souveraineté s’il y a des installations critiques, des installations militaires, des zones nucléaires à proximité ».
L’Elysée ne suit pas la position américaine sur le dossier Huawei
Pour rappel, si Washington a blacklisté les équipements du groupe chinois, Huawei, pour la construction de ses réseaux mobiles de cinquième génération (5G) – tout en exhortant ses alliés européens à en faire de même – Emmanuel Macron avait annoncé de son côté en mai dernier que l’Hexagone ne suivrait pas les recommandations de l’oncle Sam.
Et pour cause, si Donald Trump avait signé un décret interdisant aux entreprises US d’utiliser des équipements de télécommunication fournis par des groupes représentant une menace en termes de sécurité nationale, type Huawei, le locataire de l’Elysée souhaitait de son côté garder la main sur ce dossier brûlant. Et préserver de facto les intérêts hexagonaux vis-à-vis de Pékin.
Macron très clair au salon Vivatech
Son passage au salon de l’innovation, Vivatech, lui avait d’ailleurs permis de mettre les points sur les i sur cette épineuse problématique. Focus sur les phrases-clés de son discours :
“Je pense que déclencher maintenant une guerre technologique ou une guerre commerciale vis-à-vis d’un autre pays n’est pas judicieux. La France et l’Europe sont pragmatiques, réalistes. Nous voulons développer l’emploi, l’activité, l’innovation et nous croyons à la coopération et au multilatéralisme. En même temps, pour la 5G par exemple, et beaucoup d’innovations, nous sommes extrêmement attentifs au sujet de l’accès aux technologies essentielles pour préserver notre sécurité nationale. (Concrètement), notre perspective n’est pas de bloquer Huawei ou toute autre entreprise, c’est de préserver notre sécurité nationale et la souveraineté européenne.
Pour rappel, les Etats-Unis, en guerre commerciale ouverte avec la Chine, accusent Huawei de faire le jeu du géant asiatique en matière d’espionnage. Et espèrent en conséquence emporter dans leur sillage les forces vives du Vieux Continent, à l’image du dossier nucléaire iranien.
Mathieu Portogallo