L’impact des insectes sur l’économie mondiale, loin d’être anodin
Selon une étude réalisée par le site Nature Communications, les nuisances des insectes invasifs à l’échelle planétaire symbolisent une menace économique des plus redoutables, en particulier pour l’agriculture. Un état de fait appelé à prospérer avec les aléas climatiques de plus en plus capricieux.
Concrètement, les chercheurs se sont focalisés sur cinq critères pour établir leurs conclusions. Il s’agit de la diffusion des maladies pour l’homme et le bétail, des dommages subis par les infrastructures, de la destruction des récoltes et réserves, et enfin de la dégradations des forêts. Ils se sont par ailleurs appuyés sur une importante base de données, puisque 737 documents spécialisés ont été passés au peigne fin.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les investigations ont rendu un verdict plus qu’inquiétant. Les insectes invasifs engendreraient ainsi un coût estimé à 69 milliards d’euros par an pour les biens et services et 6,18 en matière de santé humaine.
Cependant, l’ampleur des dégâts pourrait être largement plus importante souligne l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), puisque sur les 86 espèces jugées envahissantes recensées actuellement, seulement 16 ont fait l’objet d’une telle analyse…
Pour l’instant, seul l’Amérique du Nord et plus globalement les Etats-Unis auraient pris la mesure de ce fléau en procédant à des études spécialisées régulières. En comparaison, cette rigueur fait défaut au Vieux-Continent et encore plus en Asie, en Afrique ou en Océanie.
« Les insectes consomment 40 % de la production agricole mondiale »
Franck Courchamps, qui pilote les recherches, n’a donc pas manqué de tirer le signal d’alarme sur ce point particulièrement crucial. En conséquence “si un nombre équivalent d’études (voyait le jour) en Europe et aux Etats-Unis, le coût constaté pour l’économie atteindrait environ 270 milliards d’euros par an !” révèle ainsi l’intéressé.
Dès lors, au rayon “des fauteurs de troubles” les plus foudroyants, le termite souterrain de Formose, appelé également “supertermite”, règne en maître notamment aux USA. Originaire de l’Est, ce dernier pèserait quelque 26,7 M€ annuels. Suivent respectivement la teigne des choux ou des crucifères (4,1), le longicorne brun de l’Epinette (4) ou encore la spongieuse (2,8).
Dans les faits, l’agriculture reste le secteur le plus sinistré car “les insectes consomment 40 % de la production agricole mondiale, soit l’équivalent de ce qui pourrait nourrir un milliard d’êtres humains”, renchérit l’intéressé… qui conclut avec pessimisme :
La distribution de beaucoup d’espèces envahissantes est aujourd’hui limitée par des barrières thermiques, mais le changement climatique pourrait changer les choses et leur permettre d’envahir des régions jusqu’ici inhospitalières.
Crédit photo : Wikipédia