L’Iran compte sur la Chine pour garder en vie l’accord sur le nucléaire
Levées sous la présidence d’Obama, les sanctions américaines à l’encontre des secteurs pétrolier et financier iraniens ont retrouvé de leur superbe le 5 novembre dernier. De son côté, Téhéran cherche des soutiens de poids pour sauver l’accord sur le nucléaire signé en grande pompe, à Vienne, en juillet 2015.
Cette décision de la Maison Blanche est le fruit de la politique menée par Donald Trump. Ce dernier n’ayant jamais caché sa méfiance envers les intentions nucléaires du géant perse, tout en fortifiant parallèlement une relation diplomatique toujours plus forte avec Israël… ennemi héréditaire de l’Iran.
En conséquence, Washington entraîne également l’Europe dans son sillage. Le Vieux Continent, sous pression dans ce dossier, doit donc trouver des solutions alternatives pour continuer à commercer avec Téhéran. Et cela, sans froisser l’ogre américain. Ce qui est loin d’être une partie de plaisir puisque les Etats-Unis opèrent un chantage particulièrement tenace envers les pays tiers se risquant à braver les interdits.
Les entreprises asiatiques et de l’UE seront ainsi exclues du marché outre-Atlantique si elles persistent à importer du pétrole iranien, ou échanger avec des banques locales ciblées par l’Oncle Sam. Ces dernières n’ont d’ailleurs plus accès aux circuits financiers internationaux, bloquant de facto tout possibilité de virement, par exemple.
L’Iran compte sur le soutien indéfectible de la Chine
En visite à Pékin vendredi 17 mai, Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères iranien, a donc appelé le gouvernement chinois à prendre des décision concrètes à même de sauver l’accord sur le nucléaire. Et pour cause, Pékin est l’un des principaux importateurs de pétrole iranien, bien qu’il ne bénéficie plus du régime d’exemption US accordé temporairement dans ce dossier.
L’Iran et la Chine doivent réfléchir ensemble et travailler ensemble afin de préserver un ordre mondial multilatéral et éviter un ordre mondial unilatéral. (Mohammad Javad Zarif)
Pour information, cette visite s’inscrit dans un contexte diplomatique particulièrement électrique dans le golfe Persique entre les Etats-Unis et l’Iran. Des tensions nourries par les actes de sabotage subis par deux pétroliers saoudiens (autre ennemi de Téhéran et allié des Américains) dimanche 12 mai au large des Emirats arabes unis.
De quoi plomber encore un peu plus les espoirs perses…
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