Impôts – LVMH, le Crédit Agricole et BNP Paribas : des bénéfices et des impôts en hausse
LVMH, Safran, Kering, Airbus, Dassault Systèmes, Hermès International… Les grandes sociétés du CAC 40 se portent bien, et la France aussi. Car la réussite de ces grandes entreprises se traduit également par des recettes fiscales supplémentaires pour l’État.
C’est une excellente nouvelle pour l’économie française. Le CAC 40 a plus que doublé de valeur en dix ans. En 2009, l’indice de la Bourse de Paris “tombait au fond du trou”, comme le rappelle Le Revenu. L’indice phare de la place parisienne passait alors sous la barre des 2500 points, avec un plancher à 2465 points lors de la séance du 9 mars.
Mais ces temps-là sont révolus. L’indice a plus que doublé en dix ans, pour atteindre 5.231,22 points le vendredi 8 mars 2019. Le gain est ainsi de près de 120%, voire de 200% (soit un rapport d’un à trois) si l’on tient compte des dividendes.
Un vif rebond que la Bourse de Paris s’offre grâce au luxe, à l’aéronautique et à la technologie. Le motoriste aéronautique Safran est en effet le champion toutes catégories sur ces dix années, sa valeur ayant été multipliée par près de 17. Cependant, parmi les actions déjà présentes au sein du CAC 40 à l’époque, c’est Kering qui affiche la plus belle performance, avec une progression de 1050%. Le groupe de luxe est suivi de près par Airbus, dont le titre a été multiplié par 11 (+996%), Dassault Systèmes (+913%), Hermès International (+750%) ou encore LVMH (environ 700%).
LVMH et les grandes banques enrichissent l’Etat
Certes, l’embellie ne concerne pas que la place parisienne. Les performances des autres grands indices boursiers européens ainsi que celles de Wall Street sont également positives. Mais les spécialistes sont particulièrement optimistes concernant le potentiel du CAC 40. En effet, comme le précise un article du Figaro du 15 mars, “la France, qui a longtemps fait figure d’élève médiocre en Europe, relève aujourd’hui la tête. Pour la première fois depuis des lustres, l’OCDE estime que le potentiel de croissance de l’Hexagone est supérieur à celui de l’Allemagne”.
Car la bonne santé des entreprises du CAC 40 est la bonne santé de l’économie française. Comme le démontre une étude sur le partage de la valeur ajoutée au sein des entreprises du CAC 40 en 2016, réalisée par l’Institut économique Molinari, les salariés sont les premiers bénéficiaires de ce partage. Ils reçoivent en effet 240 milliards d’euros sur les 338 milliards créés par ces entreprises dans le monde. Viennent ensuite les États (66 milliards) et les actionnaires (32 milliards nets d’impôts).
Si l’on se focalise sur le seul partage des résultats, les États apparaissent même comme les premiers bénéficiaires (41 milliards d’euros, soit 53% des résultats), suivis des actionnaires (32 milliards, 41% des résultats) et des salariés (5 milliards, 6% des résultats), précise l’étude.
Impôts : LVMH fait « le plus gros chèque au fisc »
Or, l’Etat français est “particulièrement intéressé”. Il bénéficie en effet de recettes liées aux impôts de production et aux impôts sur les bénéfices ainsi que de diverses impositions sur les dividendes distribués aux personnes physiques et morales détentrices du reste du capital. En tant qu’actionnaire de référence, l’Etat français (qui détient 3,5% du capital du CAC 40) est en outre associé aux gains liés aux distributions de dividendes.
Concrètement, cela veut dire que la belle performance du CAC 40 sur les dix dernières années représente des recettes fiscales tout à fait considérables. Selon une enquête publiée par l’Obs dans son édition du 7 février, “c’est LVMH qui, en France, fait le plus gros chèque au fisc au titre de l’impôt sur les sociétés : 1,4 milliard d’euros en 2017”. Viennent ensuite le Crédit agricole (1,3 milliard) et Vinci (1 milliard).
Avec 5,8 milliards d’euros payés en 2017, le Crédit agricole est le premier contributeur hexagonal si l’on tient compte de l’ensemble des prélèvements obligatoires. Il est suivi de BNP Paribas (4,2 milliards), Vinci (3,8 milliards), Société générale (3,2 milliards), Engie (3 milliards) et LVMH (2,4 milliards).
Alors que l’emploi et la fiscalité font partie des principales préoccupations des Français, ces chiffres devraient alimenter les débats et rappeler l’exigence des citoyens envers les entreprises, à savoir qu’elles contribuent au bien commun en favorisant la création et le partage des richesses.