Médicaments non remboursables : vers une ouverture du marché ?
L’Autorité de la concurrence conteste depuis 2013 le monopole des pharmacies portant sur les médicaments non remboursables. Sans succès jusque-là… malgré une incitation européenne en la matière. Le but : permettre de faire baisser les prix du marché via une multiplication des points de vente (grande surfaces, Internet..).
Selon Le Parisien, qui relaie l’information, « la présidente de cette autorité de régulation du commerce, Isabelle de Silva, a annoncé lundi qu’un nouvel avis, avec de nouvelles recommandations , sera publié en décembre ou janvier prochain. Avec l’espoir d’être mieux entendu par l’actuel gouvernement. Il y sera question de sujets délicats tels que l’ouverture du monopole des officines, la création de chaînes de pharmacies et de l’assouplissement des règles de vente en ligne ».
L’intéressée compte ainsi multiplier les pistes de réflexion pour inverser la politique étatique dans ce dossier : « Le monopole est un sujet de premier plan. Pour cette nouvelle enquête nous sommes en train d’étudier les avantages et inconvénients de la vente en grande surface en partant de l’exemple italien », explique-t-elle auprès du média francilien.
Il est d’ailleurs important de noter que les grandes surfaces sont prêtes à accueillir cette mue à bras ouverts. C’est notamment le cas de la chaîne Leclerc, confirme le patron du réseau, Michel-Edouard Leclerc : « Les pharmaciens diplômés présents dans nos 220 parapharmacies n’aspirent qu’à élargir leur territoire de compétences. Il n’y a pas de raison que le consommateur ne puisse pas acheter moins cher ses produits de santé alors qu’il est de moins en moins remboursé », fustige-t-il.
Un lobby des pharmaciens très puissant
Un sentiment d’injustice qui prédomine également sur l’épineuse problématique de l’assouplissement des règles de vente en ligne de médicaments sans ordonnance (marché étrenné en 2014 en France).
Avec en chef de file de la fronde Jérôme Gobbesso, directeur général de l’entreprise belge, Newpharma, leader sur le territoire : « Tout a été fait pour la rendre impossible. Par exemple, l’internaute doit remplir un formulaire avant de commander. Pourquoi cette contrainte qui n’existe pas dans les pharmacies classiques ? », s’interroge-t-il avec véhémence.
Sans surprise, les avis diffèrent totalement du côté de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FPSF) : « La concurrence est déjà là. Regardez tous les comparatifs publiés qui dénoncent des différences de tarifs entre officines », conclut Philippe Gaertner, son président.
A suivre…
Crédit photo : PxHere
Source : Le Parisien