L’Insee décide d’intégrer la drogue dans le PIB, pas la prostitution
Selon l’Insee, le trafic de drogue (consommation et activités liées) pèse 2,7 milliards d’euros par an en France (exclusion des importations). Une donnée qui sera désormais prise en compte chaque mois de mai par l’organisme – au contraire de la prostitution – et qui gonflera de facto le PIB hexagonal. Pour le moment, on l’estime à +0,1%.
Sur ce total, 1 milliard d’euros proviennent du trafic de cannabis et 800 millions de la sphère de la cocaïne, indique le document qui se base sur une évaluation de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).
Cependant, ce chiffre pourrait être sous-évalué en raison de la méfiance des personnes interrogées vis-à-vis d’un sujet quelque peu tabou, laisse entendre auprès du Monde Ronan Mahieux, responsable du département des comptes nationaux de l’Institut.
Il est important de noter que le revirement opéré par l’Insee est le fruit de plusieurs années de réflexion. Il y a 4 ans, l’institut européen des statistiques, Eurostat, avait en effet recommandé à l’UE et aux Etats-Unis « d’intégrer le trafic de drogue et la prostitution dans leurs statistiques nationales, estimant qu’il s’agissait de transactions commerciales consenties librement. L’objectif (étant) d’harmoniser les données fournies par les pays européens. »
En ce ce qui concerne la prostitution, l’Insee a tranché par la négative en insistant sur le fait que cette activité « exercée dans la rue est notoirement le fait de personnes généralement en situation irrégulière, souvent mineures et sous la coupe de réseaux clandestins qui les ont acheminées en France. »
Crédit photo : Pixabay
Source : Le Monde
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