Le déficit public de la France enfin dans les clous
Paris entre enfin dans le cahier des charges de Bruxelles en matière de déficit public, puisque ce dernier est passé en 2017 sous la barre fatidique des 3%, en culminant désormais à 2,6% du PIB. Un palier jamais atteint depuis 2007, souligne l’INSEE.
La France est de nouveau compatible avec la politique budgétaire imposée par l’Union européenne. Un fait d’armes marquant la fin de dix années de disette. Concrètement, l’Hexagone se défait par la même occasion des griffes de la procédure disciplinaire du gendarme bruxellois, lancée à son encontre en 2009. Ce qui n’est pas anodin, loin s’en faut.
Du côté de l’exécutif, cette nouvelle a bien sûr été accueillie avec grande satisfaction car Bercy escomptait plutôt un déficit de 2,9%. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, n’a donc pas manqué de mettre en avant la politique du gouvernement Macron, marquée par une solide croissance de 2% du PIB en 2017 : « Ce qui augmente automatiquement les rentrées fiscales notamment de la TVA. »
L’intéressé a également vanté dans la foulée le lifting réalisé sur certaines dépenses publiques, à l’image de la baisse des aides au logement et du nombre d’emplois aidés : « Le budget de l’Etat s’est en conséquence réduit de 1,3 milliard d’euros l’an dernier. Quant aux dépenses de la Sécurité sociale, ces dernières ont également diminué de 2,6 milliards durant ce laps de temps », a-t-il soutenu devant la presse. Avant d’indiquer que « les collectivités locales (avaient) aussi augmenté leurs dépenses, en raison notamment d’une reprise de leurs l’investissements ».
Néanmoins, ce tableau réconfortant comporte malheureusement ses zones d’ombre puisque la dette publique continue année après année sa lente ascension, relaie RFI : « Elle a (ainsi) atteint 97% du PIB l’an dernier (soit un peu plus de 2 218 milliards d’euros), faisant les frais de la hausse des dépenses publiques dans leur globalité. Au final, elles ont augmenté de 2,5% en 2017 par rapport à 2016. » Un chiffre tout simplement abyssal, vous en conviendrez, et cela l’Elysée en a parfaitement conscience.
Pour rappel, la moyenne du déficit public dans la zone euro est de 0,9%. La France a donc encore du pain sur la planche face aux standards affichés par les membres de l’UE.
Source : RFI
Mathieu Portogallo