Formation en entreprise : l’exemple de l’UFF (Union Financière de France)
Alors que les projecteurs médiatiques sont braqués sur les négociations de la réforme de la formation professionnelle, la formation en entreprise continue de monter en puissance. Un système qui permet aux salariés d’actualiser leurs connaissances et à l’entreprise d’acquérir un avantage stratégique face à la concurrence. Zoom sur l’Union Financière de France (UFF), un établissement bancaire qui s’est fait une spécialité de former ses conseillers et ses collaborateurs tout au long de leur carrière.
La publication en janvier dernier de l’enquête annuelle de Centre Inffo sur les achats de formation en entreprise a révélé une véritable montée en puissance de ce mode de management. Alors que le budget moyen dédié à des séminaires ou des cours de formation pour les salariés et les collaborateurs est en hausse dans la plupart des types d’entreprises (TPE, PME…), 73 % des professionnels interrogés estimaient que la formation demeurait un investissement déterminant pour leur développement.
Face à des groupes étrangers profitant d’une main-d’œuvre moins onéreuse et de normes sociales ou environnementales plus légères, les entreprises françaises misent de plus en plus sur un personnel hautement qualifié à son poste, quel que soit son rôle. Une stratégie qui concerne l’industrie comme les services et qui doit permettre à terme de prendre l’avantage sur la concurrence.
L’UFF (Union Financière de France), une véritable « culture de la formation »
Depuis 2015, les entreprises spécialisées dans la gestion de patrimoine ont subi une véritable inflation des normes et des règlements liées à cette activité, conduisant à une autre inflation, celle de la formation continue. Une opportunité rapidement saisie par l’UFF, qui a choisi de faire de la montée en compétences de ses salariés l’un de ses atouts stratégiques.
En 2014, la réforme de la formation autorisait la validation de nouveaux modes d’apprentissage notamment par un usage massif du web : cours en ligne, « e-learning », « mooc »… Une dématérialisation qui facilite l’acquisition de nouvelles qualifications, de nouvelles aptitudes : cours complets sur le net, possibilité de « réviser » depuis chez soi, contenus interactifs… une modernisation que l’UFF a saisie à bras-le-corps, en offrant toute une palette de services de formation en ligne à ses salariés.
Ainsi, l’établissement bancaire a noué des partenariats avec de jeunes start-up françaises spécialisées dans la formation, comme Unow ou Klaxoon : ces entreprises du digital permettent d’adapter la formation proposée aux besoins de l’UFF, à son environnement informationnel ou aux dernières nouveautés technologiques. L’UFF a aussi investi dans un « mooc » interne et la mise en place d’un « e-campus », où les collaborateurs peuvent retrouver de la documentation et des modules pour actualiser l’état de leurs connaissances.
En parallèle de leurs activités professionnelles habituelles, les salariés de l’UFF sont donc régulièrement invités à accéder à de nouveaux apprentissages, s’évaluer, repérer les domaines à améliorer… un suivi continu, similaire à celui que pourrait proposer un établissement scolaire.
Un investissement qui a un coût : près de 7 % du budget de la masse salariale est attribué à la formation, soit le double de la moyenne observée dans le reste du secteur bancaire. Un jeune salarié qui débute à l’UFF consacrera ainsi, en cumulé, environ deux mois par an à sa formation (initiale et continue). Un apprentissage qui s’ajuste aux besoins particuliers du conseil en patrimoine.
La taille intermédiaire de l’UFF (1500 collaborateurs) permet d’offrir une large gamme de cours (fiscalité, ingénierie patrimoniale, finance…) tout en s’adaptant à chaque salarié, à son parcours, son expérience, ses diplômes. Une « personnalisation » de la transmission du savoir qui a déjà fait ses preuves dans l’enseignement et qui se développe en entreprise.
En 2018, c’est près de 10 % du budget de la masse salariale de l’UFF qui sera dédié à la formation. Un choix stratégique qui est aussi un investissement pour l’avenir. Cette révolution en quelques années a provoqué de nombreux changements « culturels » pour l’entreprise : les salariés deviennent acteurs dans l’acquisition de nouvelles compétences et les formations oscillent entre des cours effectués sur le net et des séminaires plus traditionnels, réalisés entre collègues avec un formateur. Le rôle de celui-ci est désormais différent et les leçons théoriques sont réduites pour laisser place à la mise en pratique des savoirs appris sur le web.
L’UFF fait figure de « bon élève » de la formation : en s’impliquant pleinement dans la digitalisation du savoir, en investissant dans de nouveaux logiciels, en établissant des partenariats avec des start-up, le groupe bancaire marque sa différence. La formation en entreprise fixe ainsi une continuité avec le monde de l’enseignement, en offrant un contenu agréable et didactique au salarié pour acquérir de nouvelles aptitudes et accroître son employabilité. Ce type de « gestion des compétences » doit être le moyen pour les groupes français de se distinguer de leurs concurrents européens, américains ou asiatiques.