Emploi : la loi « Grandguillaume » complexifie l’accès au secteur des VTC
Depuis le 29 décembre dernier, la législation française et la loi « Grandguillaume » ont largement complexifié l’accès au secteur des VTC pour les chauffeurs en herbe. Ces derniers doivent désormais réussir un examen assez ardu pour obtenir une carte VTC, condition sine qua non au lancement d’une activité dédiée.
Selon le site Emploi Environnement, « tous les chauffeurs professionnels devront (à présent) être titulaires d’une carte VTC, dès lors qu’ils exercent dans des villes de plus de 100 000 habitants avec des véhicules de moins de dix places. »
Les candidats passeront ainsi par la case examen théorique et pratique afin de décrocher le précieux sésame. Et cela, en s’inscrivant auprès d’une Chambre des Métiers et de l’Artisanat en tant que candidat libre ou après une formation préalable via un organisme privé.
Et le moins que l’on puisse dire est que la réussite ne se trouvera pas forcément au bout du chemin…
Étape 1 : un examen théorique d’une centaine de questions sous forme de QCM et de QRC (Questions à Réponses Courtes). Plusieurs épreuves, assorties de notes éliminatoires, portent sur le droit du transport, la gestion, la sécurité routière, le français, l’anglais, le développement commercial et la réglementation VTC. Durée totale : 3h50.
Étape 2 : l’épreuve pratique qui consiste en un test de conduite de 20-45 minutes en situation professionnelle. Pour être admissible à cette épreuve, il faut avoir obtenu une note moyenne de 10/20 minimum à l’examen théorique. Pour obtenir sa carte VTC, il faut obtenir la note de 12/20 minimum à l’examen pratique.
Le média a en effet étudié les annales de l’examen et confirme que sa difficulté est bel et bien réelle :
L’objectif du législateur est-il de barrer l’accès à l’emploi des personnes qui en sont le plus éloigné ? Une voiture, une très bonne aptitude à la conduite, un GPS et de l’empathie, voilà qui aurait dû suffire pour devenir chauffeur. D’autant que le travail est formateur et que « l’excellence à la française » peut s’acquérir en travaillant, tout simplement. Mais avec le système actuel, il est possible de se faire recaler pour son niveau de français ou d’anglais, ou sa méconnaissance de la « mercatique »… presque choquant au regard des réalités sociales.
Les résultats sont donc catastrophiques… surtout au regard de l’investissement concédé pour devenir chauffeur VTC…
Le taux de réussite aux épreuves d’admissibilité à l’examen pratique ne dépasse pas les 40% en Île-de-France, moyenne constatée pour les 8 sessions qui ont eu lieu du 15 mai au 14 novembre 2017. Très frustrant pour des candidats qui vont jusqu’à investir leurs propres deniers. Inscription à l’examen VTC en candidat libre : 197 euros • location d’un véhicule double commande obligatoire pour l’épreuve pratique : 199 euros la demi-journée • préparation basique à l’examen (e-learning / salle) : 400-800 euros (facultatif, mais recommandé) • préparation incluant la pratique : 1.000-3.000 euros (facultatif, mais recommandé). Étonnamment, les exigences de résultat sont inexistantes à l’égard des organismes de formation, parfois peu scrupuleux.
En ce qui concerne les 15 000 chauffeurs déjà en activité et assimilés à la loi LOTI, ils pourront échapper à la case examen en attestant d’une année d’expérience et en justifiant de factures (auto-entrepreneur).
Si ce n’est pas le cas, ils devront également se frotter aux griffes de la loi Grandguillaume et aux délais d’inscription de plus en plus long. Ce qui n’est pas une mince affaire, vous en conviendrez.
Source : Environnement Emploi