Glyphosate : Bruxelles divisée
Une possible connivence entre Monsanto et Bruxelles sur la gestion du dossier glyphosate ? C’est du moins ce que clame et haut et fort l’ONG Générations futures.
La structure accuse en effet les agences européennes d’avoir biaisé l’évaluation de cette molécule polémique qui fait partie du produit phare du géant américain, le Roundup.
Et pour cause, les enjeux économiques pèsent très lourds pour la structure qui ne cesse de faire pression sur les instances de l’UE afin que la commercialisation du glyphosate soit ré-autorisée au sein du Vieux Continent.
Pour François Veillerette, directeur de l’association, cette enquête n’est rien de plus qu’un simulacre à quelques semaines d’un vote décisif à Bruxelles :
Sur les douze études disponibles sur la cancérogénicité du glyphosate, sept montrent un risque accru pour les rongeurs exposés à cette substance, mais les agences européennes ne les ont pas prises en compte. Par ailleurs, le rapport de Global 2000 montre pourquoi les arguments de l’EFSA (agence de sécurité des aliments) et de l’ECHA (agence des produits chimiques) sont fallacieux et comment la réglementation pour l’évaluation des substances chimiques n’a pas été respectée. »
Une orientation inquiétante de la Commission européenne
Et pour cause, poursuit le média Science et Avenir, « l’EFSA en 2016 puis l’ECHA en 2017 ont estimé que l’exposition au glyphosate ne présentait pas de risque accru de cancer, ouvrant la voie à une nouvelle homologation de cet herbicide massivement utilisé en agriculture. Or, en mars 2015, le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), dépendant de l’OMS, avait classé cette substance comme cancérogène probable. »
De ce fait, « les États membres n’étaient pas parvenus à dégager une majorité qualifiée en 2016 alors que la licence du glyphosate expirait en juin (dernier). Pour autant, la Commission européenne avait décidé in extremis de la prolonger de 18 mois en attendant un nouveau vote. »
L’ONG en appelle donc « en dernier recours » à Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, afin que le gouvernement Macron se positionne clairement sur cette problématique.
Source : Science et Avenir