Royaume-Uni : vers un renforcement du statut des indépendants ?
Si le chômage du Royaume connaît son seuil le plus bas depuis 1975, il le doit en partie à une précarisation progressive de la situation de ses concitoyens. L’uberisation et l’explosion des « contrats zéro heure » sont en effet passés par là. Un million de britanniques ne bénéficient donc aujourd’hui d’aucune durée minimum de travail mensuelle, ni d’arrêts-maladie ou de congés maternité. La Première ministre, Theresa May, entend donc blinder un peu plus le statut des indépendants.
Selon Les Echos, « ils représentent désormais près de 3 % de l’emploi total. La montée du travail indépendant est encore plus spectaculaire. Il a explosé après la crise et concerne aujourd’hui 15 % des postes (contre 10 % en France). Une partie de cette croissance s’explique par le succès de la nouvelle économie. Dans leur immense majorité, les employés des nouveaux géants des services, tels Uber et Deliveroo, sont des travailleurs indépendants. »
Pour faire face à cette hérésie, l’ancien conseiller de Tony Blair, Matthew Taylor, propose plusieurs pistes de réflexion afin d’améliorer le statut de ces travailleurs délaissés par la législation locale; la plus audacieuse consistant à supprimer purement et simplement ces contrats précaires. Curieusement, le rapport de l’intéressé ne suggère nullement de mettre à mal la grande flexibilité d’un marché qui a déjà ses preuves…
Une proposition tuée dans l’œuf ?
Du côté du 10 Downing Street, cette requête risque toutefois de rester lettre morte, poursuit le média, qui s’appuie sur l’expertise de Stephen Ratcliffe, spécialiste du droit du travail au cabinet d’avocats, Baker McKenzie :
« Il faudra voir si le gouvernement a la volonté politique, sans parler du soutien parlementaire nécessaire, pour mettre en oeuvre ces recommandations dans un calendrier législatif déjà très chargé avec le Brexit. »
Source : Les Echos