Obsolescence programmée : se moque-t-on de nous ?
Si l’obsolescence programmée est un fléau largement connu du grand public, le autorités rechignent de leur côté à prendre le problème à bras le corps. Et cela, au niveau de l’Hexagone mais aussi de l’UE qui vient d’adopter une résolution… préventive sur ce dossier.
Depuis une semaine, le rapport Greenpeace chapeauté par Pascal Durand, vice-président du groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) au Parlement européen, fait grand bruit. Et pour cause, il s’agit d’un véritable document à charge contre l’obsolescence programmée et les méthodes peu louables des multinationales.
Le site de La Tribune n’a pas manqué de relayer les passages les plus marquants de cette étude :
L’association notait les cinquante produits les plus vendus ces deux dernières années, selon des critères basés sur la réparabilité de l’appareil, et constatait que la majorité d’entre eux contenait des composants irréparables. L’ONG pointait particulièrement du doigt l’absence de guides de réparation sur les sites constructeurs, favorisant presque toujours leurs services-clients.”
Pourtant, certaines mauvaises langues répondront que la France a déjà légiféré sur ce dossier en juillet 2015 via la loi Hamon. Néanmoins, rétorque l’intéressé, la rédaction du texte demeure plus qu’ironique :
L’origine de cette inefficacité réside dans la conception de la loi, visant un élément marginal : l’obsolescence intentionnelle, c’est-à-dire le sabotage volontaire d’un appareil, ce qui reste assez rare.”
Paris et Bruxelles même combat
Autrement dit, le gouvernement Hollande a pris un malin plaisir à se moquer de ses concitoyens. Le salut des consommateurs aurait donc pu venir de Bruxelles, mais là encore les mesures prises semblent encore peu dissuasives avec les grandes entreprises.
Le Parlement européen a en effet adopté vendredi 7 juillet une résolution préventive destinée à rallonger la durée de vie des appareils électroniques. Autrement dit, la problématique de l’obsolescence programmée, au combien épineuse, risque de voir son avenir s’assombrir… légèrement.
C’est ce que constate le site Les Numériques, puisque le texte ne contraint en rien les Etats-membres de prendre les décisions qui s’imposent sur ce dossier :
L’Institution dresse (simplement) une liste de recommandations pour prolonger la vie des produits et lutter contre l’obsolescence programmée. À côté d’idées assez vagues comme l’instauration d’un critère de résistance minimum pour chaque produit depuis sa conception ou d’incitations à l’achat de produits réparés et de seconde main pour réduire le gaspillage, le Parlement donne plusieurs outils pratiques. »
Par exemple, le principe selon lequel toute réparation qui dure plus d’un mois doit prolonger automatiquement la garantie de la même durée ou l’interdiction de coller les composants essentiels d’un produit, tels la batterie ou les leds, pour pouvoir les remplacer.”
Sources : La Tribune et Les Numériques