Edouard Philippe joue la carte de la prudence sur le dossier budgétaire
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a nuancé le programme budgétaire du gouvernement Macron lors de son discours de politique générale; le dernier rapport de la Cour des comptes ayant quelque peu redistribué les cartes sur ce dossier.
« Nous dansons sur un volcan qui gronde de plus en plus fort. Il faut avoir le courage de faire face à la vérité sur notre situation financière (8 milliards d’euros de dépenses non financées). Notre dette atteint un niveau insupportable de 2147 milliards d’euros. Chaque année, la France dépense 42 milliards d’euros pour rembourser ses intérêts. »
Le récent rapport de la Cour des comptes a visiblement poussé Paris à revoir sa copie en matière budgétaire. A commencer par la baisse de la dépense publique, véritable patate chaude du nouveau locataire de l’Elysée et de son Etat-major.
L’objectif fixé par Bruxelles pour 2017 (ramener le déficit hexagonal public sous la barre des 3%) ne devrait donc pas être atteint, affirme Edouard Philippe. L’intéressé a simplement indiqué que le gouvernement ne dépenserait pas plus en 2018 qu’en 2017.
De ce fait, certaines promesses coûteuses de la campagne présidentielle vont être étalées sur l’ensemble du quinquennat afin de rentrer dans les clous.
C’est le cas de la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse des charges qui n’entrera en vigueur qu’en 2019 au lieu de 2018.
Mais aussi de l’impôt sur les sociétés (actuellement de 33%) dont le taux diminuera par étape pour atteindre 25% en 2022. Ce calendrier sera précisé dans la loi de finance 2018.
Quant à la réforme de l’ISF (centrée sur le patrimoine immobilier), elle est elle aussi reportée à 2019. Le Monde précise qu’un prélèvement unique au taux de 30 % sur les revenus de l’épargne verra le jour parallèlement.
Enfin, la véritable surprise du discours du Premier ministre est venue de la problématique de la suppression de la taxe d’habitation sur trois ans pour 80% des ménages français. Ce dernier évoque désormais un calendrier ainsi qu’une concertation étendue sur l’ensemble du mandat présidentiel.
Source : Le Monde