La « macron-écononomie » durement taclée par un think-thank libéral
L’institut Thomas More a dressé les failles du programme économique d’Emmanuel Macron dans une note parue jeudi 8 juin et relayée par Le Figaro.
Le think-thank hexagonal remet en cause les mesures phares abordées par la République en marche, à commencer par la suppression de la part salariale de la cotisation à l’assurance-chômage. Cette dernière, financée par une augmentation de la CSG de 1,7 point, présente un coût de 18 milliards d’euros :
La structure considère que cette mesure aura peu d’impact à long terme sur le pouvoir d’achat des Français :
Il ne s’agit que d’une demi-mesure, voire du pur habillage, puisque l’augmentation de la CSG reprendra aux salariés une partie de ce que la mesure leur aura rendu. Par exemple, pour un salaire de 1400 euros brut, la mesure représente 33 euros d’économies par mois avant la hausse de la CSG. Mais la hausse de la CSG coûtera 24 euros par mois au salarié. Au final, le gain n’est donc que de 9 euros par mois. »
Il en est de même de l’exonération de la taxe d’habitation pour 80% des ménages, pour un coût pouvant osciller entre 10 et 15 milliards d’euros; une fourchette trop évasive pour l’institut :
S’orientera-t-on vers une augmentation de la taxe d’habitation des 20% de ménages restants ? Quant aux collectivités locales, cette perte de 36% de leurs ressources directes sera compensée par un transfert de l’État. Cela ne revient-il pas à une mise sous tutelle (pure et simple) ?
Troisième point épineux objet de la contestation : l’ISF immobilier; une mesure qui a pour objectif de privilégier le risque – l’investissement dans des entreprises – par rapport à la rente immobilière :
L’effet pernicieux de l’ISF serait maintenu sur une très large partie de la population car l’immobilier représente 56% du patrimoine des ménages. Il s’agit (ni plus ni moins) que d’un placement de classes moyennes, qui peuvent épargner mais ne peuvent pas se permettre de prendre des risques. Ce sont elles qui, une fois encore, vont faire les frais de ces politiques dénuées de cohérence. »
Le quatrième point de la discorde vise l’assurance-chômage élargie aux démissionnaires pour un coût de 8 milliards d’euros. Là encore, c’est l’absence de précisions concernant son financement qui pose problème au think-thank :
Elle risque d’être financée soit par de nouveaux impôts (annoncés après les législatives), soit par de la dette. (D’autre part), chacun doit pouvoir démissionner et lancer une entreprise à sa guise. (Pour autant), ce n’est pas à la collectivité de le financer. »
L’institut Thomas More conclut son plaidoyer sur une dernière salve en estimant que les mesures critiquées vont engendrer « entre 38 et 45 milliards d’euros d’impôts nouveaux; un fardeau supplémentaire qui pèsera pour l’essentiel sur les classes moyennes, les retraités et les fonctionnaires. »
Source : Le Figaro