Afrique du Sud : vers une récession inquiétante ?
L’Afrique du Sud montre des signes de faiblesses inquiétants. La plus grande économie continentale est officiellement entrée en récession lors du premier trimestre 2017 avec une contraction de son PIB de 0,7%; une évolution symptomatique alors que le dernier cru 2016 était également peu encourageant (-0,3%).
Selon Jeune Afrique, « le recul a pour principale origine les faibles performances de la production électrique (-4,8%) et manufacturière (-3,7%). Le secteur tertiaire, en recul de 2%, contribue aussi à ces mauvais résultats. Seuls les secteurs miniers (+12,8%) et agricoles (+22,2%) sont dans le vert, en forte reprise après une difficile année 2016. »
Sur le banc des accusés, le très conversé président sud-africain, Jacob Zuma, occupe une place de choix. Et pour cause, même les experts n’avaient pu anticiper un tel scénario, à l’image de l’économiste Alan Hirsch :
« C’est une surprise, je n’avais pas réalisé que l’économie était dans un si mauvais état. Dans le reste du monde, c’est pourtant la reprise, même le Brésil est sorti de la récession », déplore-t-il.
Du côté de son homologue indépendant Dawie Roodt, le constat est encore plus amer :
« La réalité, c’est que l’économie sud-africaine affiche depuis longtemps des performances bien en deçà de ce qui est nécessaire pour donner des emplois à sa main d’œuvre croissante. »
Un gouvernement sur la sellette ?
Cette annonce entraîne parallèlement un effet domino puisque le rand, la monnaie locale, a immédiatement chuté d’1,5% par rapport au dollar.
La courbe de chômage, déjà très élevée (27,7%) et à son taux le plus préoccupant depuis 13 ans, ne devrait quant à elle pas ou peu fléchir.
Nombre d’entreprises mettent en effet progressivement la clé sous la porte. C’est le cas des industries automobile et minière, particulièrement touchées, malgré leur statut moteur au sein de l’économie domestique.
A titre d’exemple, General Motors et Anglo American prévoient prochainement plusieurs milliers de licenciements.
Le média rappelle par ailleurs que « ces mauvaises nouvelles surviennent deux mois seulement après le limogeage controversé du respecté ministre des Finances Pravin Gordhan. »
Source : Jeune Afrique