La France lance sa première « obligation verte »
Bercy prévoit d’émettre des obligations vertes dès la fin du mois de janvier, et cela afin de permettre à des entreprises internationales de financer des projets respectueux de l’environnement sur le territoire français.
Ségolène Royale et Michel Sapin, respectivement ministres de l’Environnement et de l’Économie, ont donné quelques précisions hier sur ce dossier directement lié à la ratification des accords de Paris (Cop 21).
Le but est clair : pousser les investisseurs étrangers à s’investir durablement dans les nombreux chantiers écologiques dont le pays a besoin. S. Royale en a d’ailleurs listé un certain nombre :
« Il y a par exemple les projets sur les satellites d’observation de la terre sur le réchauffement climatique, tous les projets liés au report du transport à partir des énergies fossiles vers le transport propre, tous les projets relatifs à l’efficacité énergétique des bâtiments et ceux liés à ce qu’on appelle « la croissance bleue », c’est-à-dire la valorisation des aires marines protégées. »
Dans cette optique, l’Etat compte lever jusqu’à trois milliards d’euros par an sur les trois prochaines années via ces obligations. Des titres de dettes qui seront également accessibles au domaine privé.
Michel Sapin veut donc faire de l’Hexagone un précurseur de la Green Economy et « montrer l’exemple », comme il l’a martelé à plusieurs reprises :
« Nous avons identifié dix milliards potentiellement de dépenses qui sont liées directement à la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui ne veut pas dire que nous allons financer la totalité de ces dix milliards par le biais de ce premier lancement d’une obligation verte, mais nous allons déjà en financer une bonne partie dès le début de cette année. »
Trouver un consensus avec Washington
Ce dernier a indiqué dans la foulée que la position US sur le sujet n’était pas encore connue. S’il a admis que le scepticisme de Donald Trump en la matière n’était pas un secret de Polichinelles, il a néanmoins affirmé que les enjeux de la Cop 21 étaient trop importants pour être ignorés par le géant américain :
« C’est un sujet sur lequel Trump devra apporter des éclaircissements. Pour dire les choses, ça me paraît difficile pour un grand pays comme les Etats-Unis de remettre en cause un mouvement comme celui-ci qui n’est pas le mouvement d’un pays, mais qui est le mouvement du monde entier. »
Source : RFI