Iran : Téhéran retrouve du tonus économique
L’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015, qui a acté la levée de plusieurs sanctions internationales contre le géant asiatique, commence à porter ses fruits. Le pays affiche en effet une croissance de 4,5% sur l’année 2016 alors que la courbe était négative lors de l’exercice précédent.
Mais ce n’est pas tout, puisque l’inflation est passée de 45 à 8% en l’espace de trois ans, annonce en grande pompe le président Hassan Rohani. Ce dernier a également indiqué que tout serait mis en place pour contrer la lente dépréciation de la monnaie locale, le rial.
La confiance populaire tarde malgré tout à revenir sur ce dossier. En atteste les nombreuses files d’attente fleurissant devant les bureaux de change libres dans le but d’obtenir le précieux sésame qu’est le dollar; une mouvance notamment motivée par les velléités de Donald Trump qui pourrait sanctionner à nouveau l’Iran.
Toutefois, des réjouissances viennent conforter ce nouvel élan économique, à l’image des réserves de pétrole et de gaz toujours aussi importantes au sein de l’empire perse, bien que la crise de l’or noir entache quelque peu ce tableau.
« La fin des restrictions imposées aux exportations d’hydrocarbures a permis de démultiplier la production de pétrole, qui atteint aujourd’hui 3,7 millions de barils par jour, dont plus de 2,2 millions sont exportés. Pendant les sanctions, la production atteignait à peine 1 million par jour », souligne ainsi Thierry Coville, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La reprise de ce type d’échanges permet en conséquence de dynamiser la rentrée de devises étrangères sur le territoire. Une manne financière indispensable pour financer les produits importés.
Si le gouvernement s’était préparé aux sanctions internationales (touchant de plein fouet le commerce iranien des hydro-carbures) en remodelant ses sources de financement, les retombées n’ont pour autant pas été au rendez-vous, poursuit le spécialiste :
« Les résultats étaient maigres. En réalité, le pays n’a eu d’autre choix que de réduire ses dépenses sociales et d’infrastructures pour s’adapter à la baisse des recettes pétrolières et gazières. »
Juillet 2015, le point d’orgue de la reprise
L’accord sur le nucléaire a donc été salutaire pour l’Iran car de juteuses collaborations ont été concrétisées avec des mastodontes du secteur. Total s’est ainsi offert l’exploitation du grand champ gazier Pars-Sud contre 4,5 milliards d’euros. Parallèlement, la défense, l’automobile, la santé ou encore la finance bénéficient d’un attrait occidental revigoré, note Libération :
« Par exemple, PSA a versé les capitaux pour créer la première coentreprise du groupe tricolore en Iran, entre Peugeot et l’entreprise iranienne Khodro. Dans le même temps, PSA négocie l’installation de Citroën sur place, toujours en partenariat avec une entreprise locale. »
Pour rappel, la Turquie jouissait de dix fois plus d’investissements directs étrangers en 2015 par rapport à Téhéran (15 milliards de dollars contre 150…).
Source : Libération