Arnaud Montebourg mise sur son programme économique pour faire la différence à gauche
L’ex-ministre du Redressement productif a annoncé jeudi au Monde qu’il misait sur un programme à forte connotation économique pour remporter la primaire de la gauche. Il promet de ramener le déficit public à 2,5 % du PIB en 2022 tout en faisant baisser le chômage à 6,1 %.
« Je suis le candidat du travail et de la fiche de paie. Je revendique toute l’histoire de la gauche en faisant de la transformation de l’économie du pays le cœur de mon projet. »
Son axe de travail se distingue donc des idées prônées par Manuel Valls, tournées vers les problématiques régaliennes, et celles de Benoit Hamon, privilégiant les questions de société.
L’avocat de profession, qui revendique « un projet keynésien », souhaite ainsi rompre avec l’austérité prônée par l’Etat depuis 2012. Son leitmotiv : relancer l’économie en augmentant les dépenses publiques de 24 milliards d’euros par an durant toute la durée du quinquennat.
« Un cycle mondial de relance keynésienne est en train de se lever : dix pays du G20 ont pris ce chemin », martèle-t-il, avant d’affirmer qu’il compte jouer sur « l’effet multiplicateur de cette stratégie sur la croissance pour éviter un dérapage des finances publiques. »
Le candidat s’est engagé par ailleurs « à investir 4 milliards d’euros par an dans les infrastructures, plus 4 autres dans la rénovation thermique des logements. »
« La priorité, c’est le pouvoir d’achat des ménages »
A.Montebourg fait également du pouvoir d’achat des Français une place forte de son programme en proposant « une baisse massive de la CSG sur les petits salaires jusqu’à 1,4% du SMIC, pour une facture de l’ordre de 8 milliards d’euros. » Dans le même temps, l’intéressé souhaite étendre la participation aux salariés des PME de moins de 50 personnes.
En ce qui concerne la question des fonctionnaires, ce dernier prend le contre-pied de la politique filloniste qu’il assimile à une véritable chasse aux sorcières, en promettant « de valoriser le salaire des enseignants de 3,7 milliards d’euros chaque année ». Et cela, en privilégiant notamment les zones difficiles.
Parallèlement, 25 000 fonctionnaires rejoindront les rangs des hôpitaux durant son mandat, tout comme 10 000 policiers et gendarmes.
Afin de financer ces mesures, poursuit le média, il compte « exclure du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) les banques et la grande distribution, qui ne sont pas exposées à la concurrence internationale. Objectif : récupérer 10 milliards d’euros par an. De même, il espère économiser 5 milliards d’euros par an en rationalisant la politique d’achat des organismes publics. »
Mais ce n’est pas tout, puisque « une taxe sur les superprofits des banque » est aussi à l’étude avec en ligne de mire une manne financière 5 milliards d’euros annuelle.
Source : Le Monde