Focus sur les premiers socles de la « Macron économie »
Emmanuel Macron a dévoilé samedi à Versailles ses première propositions économiques en vue de la présidentielle 2017. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ancien conseiller de François Hollande se veut beaucoup plus « light » que le candidat de la droite et du centre, François Fillon.
A commencer par l’épineux dossier de la sécurité sociale où F.Fillon souhaite mettre fin à l’assurance-maladie solidaire quand E.Macron prend la tangente en annonçant « qu’aucun soin utile ne se sera déremboursé durant son mandat. » Pour autant, le terme d’utilité reste encore assez flou pour se faire une idée concrète sur ce point.
La problématique de la durée légale du travail marque également une sérieuse démarcation entre les deux postulants à l’Elysée. Si l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy se veut extrêmement flexible à ce niveau en se retranchant au maximum derrière les négociations de branche ou inter-entreprises, le fondateur de la formation « En Marche », se refuse à toucher directement au sacro-saint 35 heures. Il a néanmoins précisé de façon insidieuse que « les entreprises qui voudraient allonger la durée du temps de travail pourraient le faire par le biais d’un accord majoritaire. »
Ce dernier a parallèlement érigé au rang de priorité la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi calquée sur une diminution de charges pérenne à hauteur de 6 points. Il a notamment milité pour l’instauration « d’un dialogue social au plus près de l’entreprise et du terrain. » L’objectif étant de définir « les bons compromis, les bons accords qui permettent de créer des emplois, parfois de modifier les seuils. » F.Fillon procèdera de son côté à une baisse de 40 milliards d’euros qui passera par une diminution des cotisations patronales et du taux de l’impôt sur les sociétés.
E.Macron s’est penché dans la foulée sur la suppression des cotisations salariales chômage et maladie afin de « réduire l’écart entre le salaire brut et le salaire net »; une suppression qui serait compensée par une hausse de la CSG (sauf pour les retraités modestes et les chômeurs). De ce fait, « un couple de salariés au SMIC gagnerait 500 euros nets par an grâce à cette mesure. »
Quant au droit du travail, le candidat de 38 ans assure que la législation sera largement épurée sous sa présidence pour donner naissance « à des règles simples et lisibles. »
Enfin, en ce qui concerne la fonction publique, E.Macron n’a pas encore tablé sur une baisse du nombre de fonctionnaires (500 000 en 5 ans pour Fillon). Il a toutefois clamé qu’il fallait réformer le mode de fonctionnement de l’administration afin qu’elle mue d’un système répréhensible vers une vocation axée sur « le conseil et de l’accompagnement. » Un leitmotiv qui s’appliquera aussi au Pôle emploi.
A noter que la décentralisation s’affirme fondamentalement comme l’un des maîtres-mots de son programme avec comme ambition de « simplifier la structure administrative (en offrant) plus d’autonomie aux universités, établissements scolaires et hôpitaux. »
Source : Planet