Paris/travail dominical : le Conseil va bientôt trancher
L’assemblée parisienne est appelée à trancher lundi 7 novembre l’épineuse problématique du travail dominical des commerces de la capitale. Anne Hidalgo (PS), qui milite désormais pour douze dimanches d’ouverture effective annuelle, divise pourtant profondément au sein de sa majorité.
Cette dernière souhaite ainsi « soutenir les commerces de proximité touchés par la baisse de la fréquentation touristique », liée à une menace terroriste toujours aussi prégnante au sein de la Ville Lumière. Elle espère également apporter un contre-poids « aux passe-droits dominicaux » dont bénéficient les grandes enseignes en terme de concurrence locale.
Pour cela, la maire propose donc le maximum défini par la loi, soit douze dates par an. Cette alternative, bien que louable, capitalise malheureusement plus auprès de l’opposition…
« En 2015, nous avions voté un texte qui prévoyait seulement un dépassement possible de quelques unités du plancher des cinq dimanches », s’insurge Nicolas Bonnet-Oulaldj, président au Conseil du groupe communiste-Front de gauche.
« Les douze dimanches ne sauveront pas les commerces de proximité », rétorquent de son côté la formation écologiste, appuyée dans la foulée par le collectif des syndicats parisiens du commerce : « Plus les grandes chaînes pourront ouvrir le dimanche, plus le petit commerce, qui ne pourra pas suivre, sera fragilisé. »
A.Hidalgo pourra malgré tout compter sur le soutien du Parti Radical de Gauche et son président Jean-Bernard Bros lors de la délibération finale. Dans une tribune accordée hier au Huffington Post, celui-ci a confié tout le bien qu’il pensait d’une telle alternative :
« La loi Macron a augmenté le nombre d’ouvertures dominicales possibles en les faisant passer de cinq à douze dimanches. C’est ce point controversé de la loi Macron qui semble de nouveau agiter les couloirs de l’Hôtel de Ville. Essayons de ne pas transformer notre conseil municipal en petit théâtre d’un débat national dogmatique, et osons enfin le pragmatisme sur cette question ! », tempère-t-il.
Avant de poursuivre : « Les douze dimanches sont une revendication ancienne des fédérations commerçantes qui permet, sans autoriser une dérégulation totale, d’offrir des opportunités économiques. Nous ne vivons pas dans un monde fini. Les Parisiens sont dans un temps de vie différent le dimanche et prennent plaisir à flâner et à découvrir leurs commerçants. La fréquentation dominicale des boutiques déjà ouvertes le prouve chaque week-end. Ouvrir davantage les commerces créé de l’activité. En outre, la baisse du tourisme dans la capitale a aussi des répercussions négatives pour les commerçants. Ne nous privons pas d’une opportunité économique pour Paris. »
Et de conclure sur le même ton : « J’ai déjà défendu et continuerai à défendre en Conseil la possibilité d’ouverture des douze dimanches par an. Et la loi est à cet égard très claire. Ce n’est pas une obligation d’ouverture mais bien une possibilité laissée à la liberté de chacun. Les fédérations professionnelles sont d’ailleurs consultées en amont et ce sont elles qui proposent aux autorités les dimanches où une ouverture est souhaitable. Il est temps, dans notre démocratie, de faire confiance aux corps intermédiaires. Si l’ouverture n’est pas viable économiquement comme certains le prétendent, il est fort à parier que les commerces n’iront pas contre leur propre intérêt et resteront fermés. »
Sources : Miroir Social et Le Huffington Post