SNCF : les sénateurs préconisent le gel de la construction de voies à grande vitesse
Face à la faiblesse des ressources publiques, les sénateurs sont montés au créneau jeudi pour dire stop à la construction de nouvelles lignes TGV durant quinze ans via un rapport d’information sur le financement des infrastructures de transport.
« A l’heure où l’argent public est très rare, les grands projets d’infrastructure de transport doivent être sélectionnés avec la plus grande rigueur. Il faut à présent mettre le paquet sur la rénovation et la modernisation du réseau existant à hauteur d’un à deux milliards d’euros supplémentaires chaque année. Ne pas le faire serait une erreur. »
Telle est la principale conclusion de la commission des Finances du Sénat. Cette dernière ajoute dans la foulée que « les projets dont la rentabilité socio-économique est douteuse, dont les coûts sont déraisonnables et dont le plan de financement est toujours inconnu après l’obtention de la déclaration d’utilité publique ne doivent pas prospérer. »
Si plusieurs dossiers épineux sont dans la ligne de mire des parlementaires, à savoir Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Dax, Poitiers-Limoges et Montpellier-Perpignan, le tronçon Lyon-Turin n’est lui pas concerné par cette rigidité budgétaire, et cela « au nom du respect de nos engagements internationaux », précise-t-elle.
La SNCF, en proie à une dette cumulée de 50 milliards d’euros, devrait donc ne pas voir d’un mauvais oeil cette recommandation. Quant au budget 2017 alloué aux transports, 2,2 Mds€, il n’est pas encore bouclé renchérit le rapport, qui préconise la mise en place d’une nouvelle écotaxe destinée à combler les 600 M€ manquants actuellement.
Celle-ci pourrait dès lors prendre « la forme d’une redevance kilométrique, d’une vignette ou encore d’une hausse modérée du prix du billet du transport ferroviaire de proximité, notamment en Ile-de-France », révèle Le Parisien.
Mathieu Portogallo
Sources : Le Parisien et La Dépêche