Tabac : le marché noir à l’origine de la baisse des ventes ?
Alors que les ventes de tabac commencent à chuter dans l’Hexagone, qu’il s’agisse des cigarettes classiques (-4% au mois de mai 2016 par rapport à 2015) ou du tabac à rouler (-3,6%), la consommation, elle, ne diminue pas. Les hypothèses pouvant expliquer cette tendance s’orienteraient donc vers le développement majeur des marchés souterrains.
Et pour cause, le prix moyen du paquet (stagnant à 7 euros depuis le 1er janvier 2014) et l’introduction modérée de « la neutralité » sur ces derniers n’auraient guère d’influence dissuasive sur les habitudes du consommateur, indique le site Actu Economie. Il en serait de même pour les lobbys anti-tabac, plutôt discrets ces derniers temps.
Le média évoque dès lors la piste du marché parallèle qui ne cesserait de progresser sur le territoire. A tel point que la France serait le « leader » européen du secteur « avec plus d’un quart des cigarettes achetées illégalement, soit 9,01 milliards d’unités en 2015, loin devant la Pologne (6,98 milliards), le Royaume-Uni (8,69 milliards), l’Allemagne (5,70 milliards) et l’Italie (4,60 millions) », conclut une étude publiée en juin 2016 par KPMG.
C’est donc l’Etat français qui fait grise mine puisque le manque à gagner en terme de taxe est évalué à 2,3 milliards d’euros ! Mais également les buralistes (25 000 commerces dans le pays), dont 500 mettent la clé sous la porte chaque année depuis 2000. Cette courbe s’est d’ailleurs accélérée depuis deux ans puisqu’ils sont 1000 en 2014 et 2015 à avoir baissé pavillon.
Quoi qu’il en soit, l’expansion de la vente « au black » reste toutefois liée à une hausse sensible du prix à l’unité en vente libre lorsque celle-ci est démesurée. C’est ce que constate l’institut notamment en Australie où le paquet est facturé 15 euros, mais également au Québec où la cartouche coûte 80 euros dans le commerce, mais se monnayerait 15 dollars sous le manteau…
Source : Actu Economie