Commerce équitable : une année 2015 record pour l’Hexagone
Malgré les nombreuses polémiques entourant l’éthique liée au commerce équitable dans la sphère de la grande distribution, ce dernier se développe sereinement sur le marché français avec un bond de 17,5% en 2015.
Cette démarche sociétale, destinée à diminuer le rapport de force entre distributeurs et petits producteurs locaux, séduit de plus en plus les Français, comme l’atteste le cru 2015 particulièrement fleurissant. Parallèlement, l’industrie alimentaire conventionnelle et celle du bio affichent des standards beaucoup moins encourageants avec une progression respective de 1,2 et 10% sur la même période (stats IRI).
Quoi qu’il en soit, si le commerce équitable demeure encore modeste dans le pays avec un chiffre d’affaires de 664 million d’euros, la part que chaque ménage consacre à ce type de produits évolue à vitesse grand V puisqu’elle atteint aujourd’hui dix euros par personne contre seulement six en 2012.
Concrètement à l’échelle européenne, c’est quatre fois plus que le Portugal, et quatorze fois que plus que l’Espagne. Toutefois, l’Irlande et la Suisse semblent beaucoup plus sensibles à cette pratique avec un budget moyen largement supérieur (respectivement 50 et 58 euros).
Au niveau de la répartition des ventes, l’axe Nord-Sud, qui regroupe notamment les labels WFTO, Max Havelaar, Ecocert, SPP et ATES, tire nettement son épingle du jeu avec un chiffre d’affaires de 555 millions d’euros (84%) en ciblant des produits phares tels que le café, le riz, le jus d’oranges ou encore les bananes.
L’axe Nord-Nord (Ecocert Solidaire, Biopartenaire, Biocoop, Ethiquable), qui s’oriente principalement vers le lait, la viande ou la charcuterie, peine quant à lui à suivre en occupant seulement 16% du marché français.
Cette tendance démontre donc que les consommateurs jouent le jeu en s’inscrivant dans une perspective économique louable, néanmoins il est utile de rappeler que le commerce équitable n’est encadré par aucune législation nationale. Un vide juridique qui offre donc une marge de manœuvre non négligeable pour les structures concernées…
Source : Le Figaro