Tourisme : Hollande convoque un comité d’urgence économique
Alors que la France subit depuis janvier une baisse de fréquentation touristique à hauteur de 5,1% (statistiques sur les vols réguliers), le gouvernement souhaite réagir de façon drastique en convoquant un comité d’urgence économique destiné à prendre les décisions qui s’imposent.
Stopper l’hémorragie touristique, tel est le mot d’ordre décrété par l’état-major français. L’Hexagone n’a pas l’intention de rester les bras croisés face aux difficultés de l’un des secteurs phares de son économie (8% du PIB) et va donc mettre les bouchées doubles pour infléchir cette courbe, bien que la menace terroriste reste prégnante.
Le processus décisionnaire sera en conséquence établi autour des services étatiques, des représentants des collectivités territoriales et des professionnels du tourisme afin « de faire un diagnostic précis de la situation pour ensuite avancer, car le tourisme est un secteur majeur de notre économie, porteur de deux millions d’emplois », souligne le Secrétaire d’État chargé de la Promotion du Tourisme, Matthias Fekl.
Et pour cause, les chiffres ne mentent pas. Depuis le début de l’année 2016, Paris a été délestée de 11% de touristes étrangers par rapport à 2015 sur la même période. Les aéroports régionaux restent toutefois moins impactés (-1%).
Néanmoins, cette situation tend à se résorber, rassurent plusieurs sources diplomatiques : « En observant la tendance mois par mois, la baisse est de moins en moins marquée », constatent-elles. Ces dernières précisent également que « pour la première fois, la croissance des régions compense la baisse de Paris », si l’on prend en compte les dix premiers jours de juillet (-5% mais +11% en province). La Bretagne (+9%), la Bourgogne (+9%) ou encore l’Aquitaine (+18%) sont d’ailleurs les principales bénéficiaires de cette désaffection vis-à-vis de la Ville Lumière.
L’Euro symbole de la reprise
L’Euro de football a bien sûr été le principal instigateur de cette reprise par son organisation globalement réussie, hormis les incidents de Marseille qui ont largement été condamnés à l’international, souligne le Quai d’Orsay. Cette embellie a ainsi accouché « d’une hausse de 5% des réservations de nuitées dans la capitale, et cela durant l’événement », renchérit de son côté Jean-François Martins, adjoint à la mairie de Paris chargé des sports et du tourisme.
France info rapporte toutefois que les hôteliers ont augmenté leurs tarifs de 40 à 50% à cette occasion « ce qui a eu pour conséquence de faire fuir les tour-opérateurs notamment Chinois. »
Mathieu Portogallo
Sources : France Info et 20 minutes