Economie collaborative : l’UE souhaite s’offrir un cadre juridique efficient
En lançant au mois de juin « un Agenda européen pour l’économie collaborative », Bruxelles souhaite harmoniser un secteur en plein boom mais qui souffre toutefois d’un encadrement juridique chaotique d’un pays membre à l’autre. Et cela, sans effrayer des mastodontes tels qu’AirBnb, Uber ou encore Blablacar.
« La question est de savoir si l’Europe est ouverte à ces innovations, ouverte aux innovateurs ou si nous laissons partir les personnes et les entreprises », affirmait alors Jyrki Katainen, le vice-président de la Commission chargé de l’Emploi et de la Croissance, qui avouait parallèlement que « ces nouvelles opportunités ne devaient pas être manquées. »
L’enjeu est donc double pour Bruxelles : mettre en place un système de nature à éteindre des confits durables à l’image de la fronde s’opposant aux pratiques d’Uber « qui ne paye pas les taxes adéquates, les contributions sociales, et ne protège pas les travailleurs mais aussi les clients », rappelle le Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, Luca Visentini, tout en parvenant à retenir ces géants de l’économie dont l’apport en termes d’emplois et d’investissements ne peut être ignoré.
Bruxelles planche donc sur un encadrement raisonnable en mesure de développer de manière efficiente ces nouvelles plate-formes « tout en assurant la protection des consommateurs et en garantissant une fiscalité et des conditions de travail équitables », ajoute J.Katainen. Le texte devrait néanmoins ne pas s’imposer aux États membres, la Commission privilégiant des lignes directrices non dissuasives. Ces derniers devront en conséquence tranchés sur la législation qu’ils souhaitent mettre en place localement.
Mathieu Portogallo